manifestation-crise-agricole-lait - Illustration Les éleveurs restent mobilisés malgré les avancées en lait

Les éleveurs restent mobilisés malgré les avancées en lait

La FDSEA et les JA 22 sont revenus sur les raisons des manifestations de ces derniers jours. La filière lait a été entendue et un accord trouvé pour un prix mini de 340 €/1 000 L jusqu’à la fin de l’année. Les autres productions maintiennent la pression en attendant des décisions concrètes.

Hervé Moël, président de la section lait FDSEA 22 et José Jaglin, responsable lait JA 22 rappellent que les actions conduites la semaine dernière avaient pour objectif : « De pointer du doigt et d’interroger les industriels privés sur leurs pratiques en termes de prix : le groupe Bigard a été visé à travers son abattoir Socopa à Guingamp, et nous avons pu nous entretenir avec les responsables de la laiterie LNA à Créhen.

Nous avons aussi souhaité alerter les élus, consommateurs, médias, opinion publique… sur la situation de crise que traversent nos filières d’élevage et la nécessité de retrouver des prix rémunérateurs pour nos produits, tenant compte de leur qualité sanitaire, environnementale et sociale. Des actions de contrôle des étiquetages et de la provenance des produits alimentaires qui transitent sur les axes du département et en rayon dans les GMS ont aussi eu lieu. »

Des avancées en production laitière

Cette démonstration de détresse et de détermination, à l’échelle de tout le pays, a permis de faire un peu bouger les choses. La filière laitière a obtenu une table-ronde au ministère le 24 juillet (producteurs, entreprises privées et coopératives, distributeurs). Un accord a été trouvé à l’issue de cette table-ronde. Avant d’analyser sa portée, voici les principaux éléments qu’il faut en retenir :

Les distributeurs se sont engagés :

  • À revaloriser les prix d’achat (à volumes constants) du lait de consommation, crème, beurre, emmental de marques nationales et de marques distributeurs pour atteindre un prix d’achat aux producteurs de 340 euros / 1 000 litres a minima pour le second semestre 2015 (août – décembre),
  • À étendre ces engagements au secteur de l’ultra-frais et à s’approvisionner à 100 % en origine France sur ce segment de marché.

Les transformateurs se sont engagés à rétrocéder intégralement aux producteurs les hausses consenties par les distributeurs dans le cadre de cet accord. Le ministre s’est engagé :

  • À obtenir les mêmes engagements de la part des acteurs de la Restauration hors foyer (RHF) lors d’une réunion la semaine prochaine,
  • À étendre cet engagement aux hard-discounters,
  • À nommer un médiateur des relations commerciales pour la filière laitière et à faire un point d’étape du respect des engagements pris par les différents acteurs au mois de septembre.

La FNPL estime que cet accord est une étape essentielle pour répondre à l’urgence de la situation. La fédération nationale a souhaité rappeler aux entreprises leur responsabilité d’informer les producteurs de la traduction concrète de cet engagement sur le prix du lait, dès les livraisons d’août.

La position de la section lait FDSEA-JA 22

« Les engagements pris par les différents acteurs de notre filière étaient nécessaires pour répondre à l’urgence de la situation, même si les 340 euros / 1 000 litres annoncés ne suffisent pas, notamment en raison du niveau de charges et des trop nombreuses normes qui nous incombent pour les produire. Compte-tenu de la conjoncture actuelle et des perspectives d’évolution pour le second semestre 2015, l’application de cet accord permettra cependant de limiter les dégâts sur les trésoreries de nos exploitations. Cette hausse ne nous satisfait pas, mais elle permet au moins cela. Nous devons, en outre, rester mobilisés pour une phase de surveillance du respect des engagements pris par :

  • La grande distribution qui doit, immédiatement, augmenter ses prix d’achat aux industriels,
  • Nos laiteries qui doivent valider les 340 euros / 1 000 litres dès la facture du lait produit au mois d’août 2015. C’est de leur responsabilité d’informer les producteurs de la traduction concrète de cet accord. C’est pour cela que tout le réseau FDSEA – JA doit continuer à mettre la pression sur la grande distribution et sur les entreprises laitières pour vérifier l’origine des produits dans les rayons et pour vérifier les hausses de tarifs. »

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