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L’entrée agronomique privilégiée

Au Gaec Lait’spérance à Argentré-du-Plessis, le choix a été fait d’un bâtiment de 120 places en logettes paillées, avec égouttage du fumier. Malgré le surcoût et le travail en plus, les associés souhaitaient absolument disposer du précieux engrais pour leurs sols.

Le bâtiment est très clair, symétrique, avec une salle de traite centrale. En cet après-midi de janvier, les vaches ruminent tranquillement dans leurs logettes paillées. Bien paillées d’ailleurs avec 8 kg/VL/jour étalés sur le béton qui affiche une pente de 5 %. « Nous avons souhaité un système fumier pour des raisons agronomiques, malgré un surcoût qu’on peut estimer entre 50 et 70 000 € par rapport à un système tout lisier. Par ailleurs, la paille est confortable et permet des sabots plus propres », ont expliqué Régis Badié et Martine Blin, à l’occasion d’une porte ouverte sur leur exploitation. Toute la paille est achetée.

Deux moteurs pour quatre racleurs

Six fois par jour, le fumier est entraîné par quatre racleurs plus puissants que pour du lisier. « Ils sont reliés à deux moteurs d’entraînement et fonctionnent donc en alternance : cela a permis une réduction du coût », précise Julien Hamon, concepteur bâtiment chez Eilyps. En sortie de bâtiment, le fumier est égoutté sur des caillebotis avant de rejoindre la fumière non couverte de 512 m2. Les caillebotis sont positionnés sur une préfosse de 2 m de hauteur, équipée d’une pompe hacheuse avec couteaux et contre couteaux. Le lisier peut être envoyé dans la fosse de 2 000 m3 ou être recyclé dans la préfosse pour créer un mouvement visant à empêcher les dépôts.

Délégation pour les génisses et l’alimentation

Pour simplifier le travail, les producteurs délèguent l’élevage des génisses laitières, l’alimentation (Cuma distributrice) et sont également adhérents d’une Cuma pour les cultures. La SAU totalise 123 ha, dont 22 ha en maïs, 40 ha en pâturages, et 61 ha en prairies temporaires, méteil, colza fourrager et foin d’avoine. Une soixantaine de génisses de viande sont élevées pour valoriser l’herbe sur l’autre site. Sur les 30 vendues par an, 15 sont valorisées en vente directe.

Simple équipement de traite en 2 X 20

Du côté de la salle de traite, le choix a été fait du simple équipement en 2 X 20 postes, une solution économique, efficace et ergonomique. « Nous mettons une heure à traire les 100 vaches », chiffre Régis Badié qui remarque moins de fatigue et de mal aux bras par rapport à la salle de traite TPA qu’il avait avant. « Le bâtiment est compact. Il n’y a pas de perte d’espace », ajoute Julien Hamon. Et de donner en exemple la valorisation des aires de raclage en parc d’attente. Ce dernier à proprement parler ne fait que 30 m2. Un jeu de barrières renvoie les vaches vers les autres couloirs après la traite.

De part et d’autre de la salle de traite, quatre boxes permettent d’isoler facilement les animaux. Les vaches ont aussi largement de quoi boire, avec 7 abreuvoirs idéalement situés en sortie de traite et à l’arrivée des pâtures. À côté de cela, les éleveurs disposent d’un grand bureau, d’une salle d’archivage, de locaux pour l’accueil de stagiaires. Seuls sur leurs exploitations, Martine Blin et Régis Badié se sont connus par l’intermédiaire du conseiller Eilyps et se sont associés au 1er avril 2014. Construire un nouveau bâtiment est rapidement devenu un projet partagé par les deux producteurs avant même l’association. Après un an de réflexion, puis un an de travaux réalisés surtout par des entreprises locales, le bâtiment est entré en service le 10 mars 2015.

714 000 € de coût de bâtiment

Il a représenté un coût de 714 000 €, dont 149 120 € de charpente, 278 490 € de maçonnerie, et 88 600 € d’équipement de traite. Le coût à la place est de 5 950 € pour le bâtiment. Un silo a également été créé pour 49 280 €. « Le bâtiment est amortissable sur 15 ans », note Régis Badié.

Maîtrise des concentrés

C’est la performance économique du système de production qui a permis l’investissement dans le nouveau bâtiment, sans avoir à rogner sur les prélèvements privés. Pour un même niveau laitier que la moyenne (8 000 L/VL) et un même TP (32), le Gaec n’utilise que 450 kg de concentré/VL, contre 1 110 kg pour la moyenne. Résultat : le coût alimentaire est de 51 €/1 000 L vendus (contre 87 €). Produisant 804 000 L de lait, 100 Prim’Holstein sont logées dans le bâtiment, qui compte 120 places, notamment en vue du passage prochain en agriculture biologique. Un mode de production dont l’élevage de Régis Badié était déjà très proche. En mai 2015, les producteurs ont signé une MAEC Système polyculture élevage (SPE), avec 55 % minimum d’herbe dans la SAU et 28 % maximum de maïs dans la surface fourragère. Au passage en bio, ils ne modifieront pas leur assolement et livreront toujours 804 000 L de lait chez Lactalis, en bio. Mais le nombre de vaches va augmenter. Agnès Cussonneau


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