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Légumes : la lutte alternative se développe

La récolte des légumes industrie bat son plein. Ces cultures s’adaptent aux demandes sociétales en intégrant des méthodes de lutte alternatives pour limiter le recours à la chimie.

« J’ai tendance à revendiquer qu’un légume surgelé est plus frais qu’un légume frais. En effet, le produit arrive à l’usine 1 h après récolte dans les champs. Il est ensuite surgelé environ 1 h après son arrivée. Le légume garde donc toute sa fraîcheur, ainsi que ses qualités gustatives et nutritionnelles », affirme Brice Urlacher, directeur général de Gelagri. Les acteurs de la filière légumes industrie se sont donné rendez-vous jeudi 16 juillet à Plévin (22) dans une parcelle de petit pois appartenant à Claude Gouadec. « Cette parcelle a été semée sans labour le 23 avril. J’ai désherbé tout de suite après-semis et effectué un rattrapage 3 semaines après. 10 jours plus tard, j’ai appliqué le premier fongicide et le dernier au début du mois de juin », explique le producteur qui cultive une trentaine d’hectares de légumes industrie.

Un champignon pour lutter contre le sclérotinia

Pour Triskalia, la transparence est le maître-mot : « Nous nous inscrivons dans une démarche de qualité et répondons à des cahiers des charges de plus en plus complexes », lance Georges Galardon, président de Triskalia. Les objectifs sont de réduire l’impact sur l’environnement, rassurer le consommateur, limiter autant que possible le recours à la chimie, tout en maintenant les quantités produites et en préservant la qualité. Concrètement, la lutte alternative se développe avec par exemple l’utilisation du Contans WG qui parasite et détruit les sclérotes et autres formes de conservation du sclérotinia dans le sol. L’objectif est de casser le cycle du sclérotinia et d’améliorer la qualité, les rendements et la sécurité. Cela permet aussi de réduire la pression du sclérotinia provenant du sol pour mieux maîtriser les solutions de protection foliaires. « Le produit s’applique avec un pulvérisateur. Ce sont des spores de C.Minitans qui germent et se développent dans le sol au détriment des sclérotes jusqu’à leur destruction complète », explique un technicien légumes de la coopérative.

L’OP légumes Triskalia

  • 700 producteurs sous contrat
  • 8 000 ha de légumes
  • 115 000 t de légumes

surgelés dont :

  • 36 % de haricots
  • 21 % d’épinards
  • 19 % de carottes
  • 12 % de pois
  • 6 % de choux

Des expérimentations sur 8 fermes pilotes

La coopérative s’appuie sur un réseau de 8 fermes pilotes qui mettent en pratique la démarche AEI (Agriculture écologiquement intensive) de l’OP légumes. Ils identifient les différentes pistes de progrès, expérimentent dans leurs parcelles, tirent les enseignements et généralisent les pratiques qui fonctionnent. Cela regroupe de nombreux champs d’expérimentation comme : la rotation, la vie du sol, les résistances variétales, le désherbage mécanique et les nouvelles technologies. « On a découvert que les couverts végétaux ont de multiples avantages avant et après un légume : ils étouffent les adventices, créent des ruptures sanitaires et l’azote est fixé après la culture », explique le technicien. Les échanges sol-racine sont aussi très importants pour stimuler la fourniture d’éléments nutritifs par le sol et l’assimilation par les plantes. « Les objectifs sont d’augmenter la disponibilité des réserves du sol, augmenter l’efficacité des apports minéraux et organiques. La clé de la réussite est de localiser les apports près de la racine. » D’autre part, des recherches sur la biodiversité à l’échelle de la parcelle sont en cours afin de mieux comprendre les dynamiques des populations d’insectes, pour profiter des régulations naturelles (auxiliaires) et affiner les stratégies insecticides. Nicolas Goualan


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