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Le Gaec de Kergouezan mise sur les mélanges graminées-légumineuses

Les 110 laitières du Gaec de Kergouezan, à Saint-Vougay (29) produisent plus de 8 000 litres chacune sans dépasser 60 € de coût alimentaire aux 1 000 litres. Les mélanges multi-espèces y sont pour beaucoup.

Dans les parcelles de Kergouezan, les luzernières, implantées il y a une dizaine d’années, ont peu à peu cédé la place aux prairies associant des graminées, des trèfles et de la luzerne. « La luzerne seule est plus difficile à produire. Les adventices envahissent la culture. Les mélanges n’ont pas cet inconvénient et leur valeur alimentaire est équivalente », justifie Roger Jaouen, associé à son fils Adrien. Sur les 65 hectares d’herbe de l’exploitation (100 ha au total), 9 sont réservées à la fauche. « Sur les parcelles pâturées, nous avons testé les mélanges également mais nous sommes revenus à un mélange plus classique RGA-trèfle blanc bien adapté à la région », poursuit Adrien Jaouen. Seules les parcelles de fauche sont en mélange multi-espèces.

L’exploitation en bref

  • 3 UTH
  • 100 hectares
  • 65 ha herbe
  • 25 ha maïs
  • 7 ha orge
  • 110 vaches
  • 850 000 litres vendus

12 tonnes de MS/ha, enrubannées

Les 5 fauches annuelles (6 en 2014) sont enrubannées et intégrées dans la ration des laitières à hauteur de 4 à 5 kg de matière sèche (MS) par vache et par jour. La première coupe a lieu en avril ce qui confère du stock dès le mois de mai. Ensuite, les coupes sont réalisées à 5 semaines minimum d’intervalle (fonction de la météo). Un fanage est réalisé juste après la fauche. L’andainage est réalisé le surlendemain. Le pressage (jour 3 ou 4) est effectué par une presse en propriété équipée « rotocut » puis l’enrubannage par du matériel en Cuma. Le rendement moyen est estimé à 12 tonnes de MS par an. Ces parcelles de fauche reçoivent 30 tonnes de fumier de bovin au semis puis 30 tonnes chaque automne pour compenser l’exportation de potasse et de phosphore. Aucun traitement ni aucun amendement ne sont réalisés sur ces parcelles à 7 de pH au semis. Ces prairies restent au moins 4 ans en place avant retournement pour un semis de maïs, non fertilisé (5 à 6 années de cultures avant le retour des prairies de fauche). Elles contribuent à la maîtrise du coût fourrager sur l’exploitation, de 20 € aux mille litres. « Nous sommes quand même tributaires de la météo pour récolter un fourrage de qualité et la charge de travail est importante », tempèrent les éleveurs.

Exemple de mélanges dans 2 parcelles

Parcelle 1, semée en 2014

  • 25 % de RGA tardif diploïde
  • 35 % de RGA très tardif (Les RGA sont tardifs pour éviter la montée en épiaison)
  • 10 % de fléole
  • 5 % de pâturin des prés
  • 5 % de trèfle hybride
  • 10 % de trèfle blanc géant
  • 10 % de lotier Luzerne (20 kg/ha de mélange au semis + 10 kg de luzerne avec inoculation)

Parcelle 2, semée en 2011
Mélange de graminées :

  • 25 % de RGA très tardif tétraploïde
  • 45 % de RGA très tardif diploïde
  • 25 % de fléole
  • 5 % de pâturin de prés + Mélange de légumineuses
  • 15 % de trèfle blanc nain
  • 20 % de trèfle blanc intermédiaire
  • 10 % de trèfle violet
  • 15 % de trèfle incarnat
  • 10 % de trèfle hybride
  • 15 % de lotier
  • 15 % de minette + Luzerne (15 kg/ha de graminées au semis + 7 kg/ha de légumineuses + 10 kg de luzerne)

Santé des animaux

La ration hivernale est préparée et distribuée à la mélangeuse. Elle est composée de maïs, d’ensilage d’herbe (7-8 kg bruts), de betteraves (10 kg bruts) et de concentrés (3 kg de tourteaux). Un peu de paille peut être ajoutée. Cette ration, de 70 à 75 kg bruts, permet une production de 27-28 kg par vache. Le silo à maïs n’est jamais fermé. Actuellement, la ration est composée pour moitié du mélange à base de maïs et pour moitié de pâturage. Les éleveurs ont testé le maïs grain humide conservé en boudins l’an dernier, compte tenu des surplus de rendement. L’expérience ne sera pas renouvelée. « Nous pensons plutôt augmenter la surface de prairies de fauche ». Le coût alimentaire, sur la dernière campagne, est de 60 € aux 1 000 litres décomposés entre 20 € pour les fourrages et 40 € pour les concentrés. Les Prim’Holstein produisent  plus de 8 000 litres. Les éleveurs insistent sur la bonne santé des animaux, due à l’apport de fibres de qualité dans la ration. Bernard Laurent


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