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La filière du lait, un relais de croissance

L’industrie de l’alimentation animale s’interroge sur sa pérennité. En Bretagne, la demande en lait est en pleine progression.



En Bretagne, « le lait a vraiment pris le pas » sur le porc et la volaille « en termes de dynamique », a annoncé Hervé Vasseur, président de Nutrinoë, le 7 juillet lors de l’assemblée générale de l’association des industriels bretons de la production d’aliment du bétail. Christian Griner, directeur général adjoint de Laïta, le confirme : « Il ne faut pas perdre de vue que le lait se fera demain en Bretagne pour une grosse partie de la production ». Les chiffres le montrent, avec une progression de la production des aliments pour bovins en 2014 par rapport à 2013, en Bretagne, de 1,2 % (1,2 Mt produit) alors qu’elle baisse de 3,5 % en porcs (3,8 Mt), de 2,1 % en volaille (2,9 Mt) et de 2,3 % pour la production totale (même tendance sur toute la France). Près de 1,7 million de tonnes d’aliment ont été fabriquées en moins depuis 2001 en Bretagne (18 % de la production).

Baisse de production en porc et volaille

Les 2/3 de la production française d’aliment sont effectués entre la Basse-Normandie, les Pays-de-la-Loire et la Bretagne et 3/4 des aliments pour les porcs sont fabriqués en Bretagne (3,8 Mt en 2014). Or, la production porcine souffre, « avec un prix pour les éleveurs de porc en baisse de 8 % sur 2014 », explique Laurent Morin, délégué général de Nutrinoë. La production d’aliment pour truies chute ainsi de 1,4 % en 2014, de 4,4 % en porc charcutier et de 1,2 % en porcelet. « L’alourdissement des carcasses compense la chute du nombre de têtes. Mais le déficit commercial s’accroît avec une perte de compétitivité ». En volaille de chair, la problématique est la même.

Pour la Bretagne, la production d’aliment pour volaille baisse de 4,3 % en 2014 par rapport à 2013 (-0,6 % en France), avec une baisse de 8,8 % en poulet (dinde +3,2 %). La production française de volaille recule face à une hausse des importations notamment de Belgique, d’Allemagne ou des Pays-Bas. Par contre, les industriels de l’alimentation animale constatent qu’en bovins lait, la demande progresse (+4 % en 2014 par rapport à l’an passé en Bretagne ; +2,7 % en France). Une progression à mettre en relation avec l’évolution de la collecte, rappelle Laurent Morin. « Nous sentons un potentiel de développement important dans l’alimentation bovine qui est longtemps restée un secteur secondaire. C’est un nouvel enjeu, à l’image du conseil » en alimentation animale envers les éleveurs, analyse Hervé Vasseur. Il rappelle d’ailleurs que « l’alimentation est un moyen simple de réguler les volumes de lait produits ». Il souhaite déterminer des indices de consommation comme en porc pour mesurer l’efficacité de la digestion des fibres, « un point clef ». « L’alimentation animale peut amener une vraie différenciation. Elle est un vecteur de progrès », conclut-il.


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