desinfection-thermique-coccidiose-aviculture-antoine-luc-papeta-poulailler-sol-betonne - Illustration La désinfection thermique en test contre la coccidiose

La désinfection thermique en test contre la coccidiose

Yves-Marie Abbé va juger l’intérêt de la désinfection thermique sur sol bétonné pour éradiquer les problèmes de coccidioses dans son poulailler de 1 500 m2.

« Depuis un an, j’ai un problème récurrent de coccidiose dans le bâtiment neuf de 1 500 m2 que j’exploite depuis 2 ans. Malgré cela, les résultats technico-économiques sont au rendez-vous dans mes 2 500 m2 de poulaillers en production de poulets lourds. Mais en résolvant ce problème je peux encore gagner en performance », témoigne Yves-Marie Abbé, aviculteur à Bourseul (22). Pourtant l’éleveur respecte scrupuleusement le protocole de désinfection entre chaque lot de poulets et le problème persiste toujours de manière plus ou moins importante. « J’ai deux types de coccidioses sur mon élevage, la Tenella qui augmente la mortalité et l’Acervulina, moins présente, qui pénalise mon indice de consommation. »

Moins de mortalité et un IC amélioré

À la recherche d’une solution alternative à la désinfection chimique, Yves-Marie Abbé découvre la méthode de désinfection thermique proposée par l’entreprise Tounet, de Luc Papeta à Ploërmel (22). « Je suis convaincu que son procédé est une solution, maintenant je vais tester pour vérifier si les effets sont positifs sur le prochain lot. » Luc Papeta est donc venu le 21 octobre passer les 1 500 m2 de dalle béton au désinfecteur thermique. « Nous savons que cette forme de désinfection thermique fonctionne, nous sommes en test avec des vétérinaires du Zoopôle de Ploufragan (22) pour évaluer l’incidence du flammage sur l’environnement global du poulailler. » Si l’entrepreneur n’est jamais intervenu sur sol bétonné, il l’a déjà fait sur terre battue. « L’éleveur nous a rapporté être passé de 3,5 % à 1,5 % de mortalité et avoir gagné 10 % sur le poids des poulets tout en améliorant l’IC. »

Du propylène pour un meilleur pouvoir calorifique

Luc Papeta travaille avec un gaz appelé propylène pour la désinfection thermique. Il le préfère à du propane pour son meilleur pouvoir calorifique et la moindre consommation pour atteindre des températures élevées. « Le propylène a une température de flamme légèrement supérieure au propane, et une meilleure vitesse de déflagration. Il facilite le réglage de la flamme pour obtenir une température plus précise. » Les premiers essais sur le poulailler de Yves-Marie Abbé vont lui permettre de chiffrer le temps passé et la consommation de Propylène afin d’établir une tarification précise pour les éleveurs.

Démocratiser la méthode

Pour Luc Papeta, la coccidiose est éradiquée à 100°C en instantané. On la retrouve jusqu’à 3 cm de profondeur en terre battue. Il faut donc que la flamme permette d’atteindre 100°C à 3 cm de profondeur. « La température de flamme au-dessus du sol est de 650°C. Dans un poulailler, nous avons enterré des sondes à 3 cm de profondeur, nous atteignons 120°C à cette profondeur et cette température tient pendant presque 2 minutes. Nous sommes certains  d’avoir réalisé une bonne désinfection. » Les différents essais réalisés par l’entreprise Tounet étaient en terre battue, sur sol béton c’est une première. « Sur le béton, la contrainte est de respecter la dalle et l’isolant. Pour éviter tout souci, la flamme est réglée avant l’entrée dans la zone de travail entre 150° et 180°C. » Cela évite également le choc thermique utilisé pour d’autres applications.

Luc Papeta qui réalise aussi des chantiers à l’étranger indique qu’en Allemagne, les éleveurs sont plus réceptifs à la désinfection thermique. Et Yves-Marie Abbé d’ajouter : « J’ai reçu des  éleveurs roumains sur mon exploitation qui m’ont expliqué résoudre leurs problèmes de coccidiose grâce à la désinfection thermique. Chez eux, l’opération s’effectue manuellement et la main-d’œuvre bon marché permet de désinfecter pour un coût moins élevé qu’en France.  » Au final, 3 heures 30 minutes auront suffi pour désinfecter les 1 500 m2 de bâtiment avec l’automoteur d’une largeur de travail de 1,20 m. « L’objectif à terme est de tripler cette largeur afin de compresser les coûts et démocratiser la méthode. » L’éleveur va suivre de près durant un an les évolutions sur ses animaux pour juger l’efficacité de la désinfection. « Lors du prochain lot de poulets, à la lecture de mes autopsies à 20 jours, je diagnostiquerais si j’ai encore des lésions de coccidiose. Je ferais un bilan définitif sur l’efficacité après 3 lots. » Nicolas Goualan


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