ovin-agneau-brebis-gestation-alimentation-foin-herbe-anthony-civel - Illustration Faire des économies en dénombrant les portées d’agneaux

Faire des économies en dénombrant les portées d’agneaux

Pour alloter ses brebis et adapter la complémentation avant l’agnelage, Anthony Civel souhaite connaître le nombre d’agneaux de chaque portée.

Sur les 214 brebis échographiées ces derniers jours, seules 12 sont vides. Elles ont aussitôt réintégré le lot des agnelles et des antenaises mis en lutte début novembre. Et 335 agneaux sont attendus fin janvier sur le premier lot d’agnelage. Une information précieuse à laquelle ne déroge pas Anthony Civel, éleveur à Molac (56). Chaque année, depuis son installation en 2008, il échographie ses animaux et dénombre les agneaux sur les adultes. « Non seulement, je connais le nombre d’agneaux pour la campagne à venir, mais lors des agnelages, j’évite les surprises », analyse l’éleveur. Cette pratique lui permet d’alloter les brebis en fin de gestation pour adapter l’alimentation selon le nombre d’agneaux dans la portée, facilite la surveillance à la mise bas. Et selon lui, des poids plus homogènes des portées ont des effets non mesurables sur le taux de mortalité et la vitalité des agneaux au démarrage.

L’exploitation en chiffres

  • 2 UTH,
  • 300 brebis viande vendéennes,
  • 50 brebis Lacaune avec atelier de transformation laitière,
  • 55 ha,
  • Système herbe en agriculture biologique.

Des mises bas de printemps pour coller à la pousse de l’herbe

« Le système de production, mené en agriculture biologique, repose sur une cohérence entre les dates d’agnelage et la pousse de l’herbe », explique l’éleveur. Aussi, le lot de brebis est mis à la lutte du 24 août au 26 septembre, sur une durée de deux cycles, pour des mises bas prévues fin janvier. Dernière semaine d’octobre, le dénombrement lors des échographies permet d’organiser les lots qui seront mis en place en décembre, lors de la rentrée en bâtiment des gestantes.

[caption id=”attachment_10327″ align=”aligncenter” width=”300″]Pascal Berthelot, technicien à France-Ovi Pascal Berthelot, technicien à France-Ovi, réalise les échographies au cornadis 30 jours après le retrait du bélier, sur des brebis à la diète, pour pouvoir dénombrer avec fiabilité le nombre d’agneaux.[/caption]

Pour étaler la pointe de travail lors des agnelages, les béliers intègrent ensuite le lot des retours, des agnelles et des antenaises à partir du 1er novembre. Restant dehors l’hiver, avec les béliers, les dénombrements ne sont pas réalisés sur ce lot. Mais les échographies aident à la gestion du troupeau et repèrent quelques saillies tardives.

Réforme systématique des brebis vides en janvier

« Je ne veux pas d’animaux improductifs dans le troupeau qui seraient repérés vides trop tard en période d’anœstrus », explique Anthony Civel. Aussi, les brebis vides suite à deux échographies successives partent systématiquement à la réforme. Comme les brebis à mammite et les animaux de plus de six ans.

Le dénombrement, un surcoût vite amorti

L’objectif est avant tout d’adapter la complémentation en céréales des brebis trois semaines avant la mise bas pour assurer une bonne lactation, avant le retour à une ration 100 % herbe. Aussi, en bergerie, du foin est distribué à volonté aux brebis. Les portées simples reçoivent 500 g de mélange céréalier, quand les portées doubles en ont 700 g et les triples 900 g. « Sans échographie j’aurais gardé dans un lot unique mes 214 brebis, dont les 12 vides qui auraient ingéré chacune 50 kg de céréales sur cette période, soit une perte de 345 euros avec un aliment biologique à 575 €/t », calcule le producteur. Le coût des échographies est déjà amorti… En ce qui concerne le surcoût du dénombrement, de l’ordre de 50 € pour ses 214 animaux, des économies supplémentaires sont réalisées en évitant les sous et sur-alimentations des brebis, limitant en parallèle les risques de toxémie de gestation. De plus, plus de problèmes de gros agneau sur les portées simples et les poids des portées multiples sont plus élevés, avec des animaux plus vigoureux au démarrage. Et une moindre mortalité des agneaux. Carole David


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