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Des niches pour de meilleures performances

Philippe Noël, éleveur de porcs à Ploërdut (56), a investi dans un nouveau bâtiment de post-sevrage cette année. Objectif : gagner des points d’indice et du confort de travail. Il a opté pour une solution innovante : les niches intelligentes.

« Je me suis installé sur l’élevage familial en 1998. Les bâtiments ont été régulièrement rénovés et entretenus. Mais le post-sevrage était arrivé au bout : j’ai décidé d’investir dans du neuf pour travailler dans de meilleures conditions et améliorer les performances » déclare Philippe Noël. Pour ce bâtiment en brique de 600 places, l’éleveur se tourne vers le Cultivert de Pontivy pour l’aménagement. « Grâce à nos partenariats, nous sommes en mesure d’apporter des solutions d’aménagement sur-mesure aux éleveurs » explique Fabrice Bernard, du Cultivert de Pontivy. « Ici, par exemple, nous avons travaillé avec Aco-Funki pour toute la partie mécanique et Stibel pour les systèmes électriques et les automatismes. »

Zone d’inconfort

Partant du principe qu’il souhaitait en finir avec ses bâtiments surchauffés et qu’il ne voulait pas d’échangeurs d’air pour des questions d’entretien, l’éléveur a rapidement été séduit par les niches intelligentes. Le principe est simple : les salles ne sont plus chauffées. Seule une partie de la case abritée par un capot est chauffée par des lampes. « L’idée est de créer une zone d’inconfort avec une ambiance froide pour inciter les porcelets à aller sous la niche dès les premiers jours » explique Patrice Monot de Stibel. Sous cette niche, la consigne dépasse les 30 ° tandis que dans le reste de la case, la température est de 20 °C. Des trappes de ventilation permettent de réguler l’ambiance. Les niches sont dites intelligentes car elles s’autogèrent grâce à des automatismes. « Une sonde infrarouge par case mesure la température sous la niche. En présence des porcelets, la sonde capte la température de la peau des porcelets et les lampes s’allument si besoin. Quand les porcelets sortent pour manger ou boire, les lampes s’allument à nouveau pour les attirer sous la niche » commente le technicien. « Il faut noter que le nettoyage est très facile pour l’éleveur : les lampes sont étanches et la surface du capot est simple à nettoyer. Un coup de jet et c’est fini » souligne Fabrice Bernard. Par ailleurs, à l’entrée des animaux dans les salles, l’éleveur remet à zéro le système. Au fur et à mesure de leur croissance, les capots se lèvent automatiquement pour s’adapter à leur taille grâce à un boîtier commun aux quatre salles.

90 % d’économie d’énergie

D’après une étude Ifip, et la marque danoise VengSystem qui utilise ce système depuis 10 ans, l’économie d’énergie générée par les niches intelligentes est de 90 % par rapport au système traditionnel de chauffage des salles avec des radians. Il faut 86 KWh par place et par an contre 5 KWh avec la niche intelligente…

Meilleure ambiance

« Les conditions d’élevage n’ont rien à voir. Les premiers porcelets sont entrés en juin, et j’ai tout de suite vu la différence. L’ambiance est bien plus agréable pour eux comme pour nous. On respire quand on rentre. Ce bâtiment va se payer grâce au gain de points d’indice » affirme l’agriculteur. « Et grâce à ces meilleures conditions, je vais réduire le nombre de jours d’engraissement et améliorer le sanitaire par la même occasion. Les porcs sont à l’aise et ils poussent mieux. Le gain de performance va se faire facilement. Et c’est plus motivant pour aller au boulot » L’éleveur devrait également réaliser des économies d’énergie substantielles. Par rapport à un bâtiment en post-sevrage traditionnel chauffé avec des radians, une étude de l’Institut du porc (Ifip) annonce une économie de 90 %. Avec ce nouveau système, le producteur estime qu’il n’est plus tributaire du climat : « On maîtrise parfaitement l’ambiance, la météo n’est plus un problème. »

Simple et rapide

Côté organisation du travail, l’éleveur, qui travaille seul sur l’exploitation, apprécie ces niches intelligentes. « Quand je rentre une bande, je saisis les infos dans le boîtier et c’est parti. C’est simple et rapide. J’ai moins de contraintes qu’avant, grâce à cela je peux optimiser mon temps. » En outre, pour l’éleveur, le post-sevrage est le point stratégique de l’élevage. « C’est un stade d’élevage sensible à cause des transitions du 1er âge vers le 2e âge et puis vers l’engraissement. Si on rate un lot, aucune chance de rattraper le retard. Cela vaut le coup d’investir pour de bonnes conditions d’élevage. »


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