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Unanimité autour des indispensables aides Pac

S’il est impossible pour les producteurs de se passer des aides Pac aujourd’hui, elles doivent leur permettre de pouvoir s’adapter dans un paysage plus concurrentiel et évolutif.

Se déplaçant de canton en canton, la semaine des Jeunes Agriculteurs (JA) pose cette année ses bagages sur le canton d’Antrain. L’événement a commencé fort, mardi dernier à Marcillé-Raoul, avec un débat animé autour de la question : « L’agriculture française peut-elle se passer des aides Pac ? ». Pour les quatre intervenants au débat, la réponse est non, pas sans une réévaluation majeure des prix agricoles. Difficile effectivement d’envisager l’arrêt de ces appuis quand on sait qu’ils représentent, par exemple, pour un producteur laitier 60 % du revenu en 2013. « En 2019, l’aide sera encore de 49 €/1 000 L de lait », a précisé Luc Mangelinck, du service « Études » du CerFrance 35. En viande bovine, l’aide est de 555 €/broutard chez un naisseur et de 574 €/JB chez un naisseur engraisseur.

15 ct d’€ par repas

« Les aides sont un soutien au revenu dont on ne peut se passer dans le contexte actuel. Et elles doivent être à la hauteur des réglementations auxquelles les agriculteurs doivent se soumettre en contrepartie, souvent perçues comme des contraintes. Enfin, elles peuvent aider les producteurs à adapter leur système de production aux marchés, aux enjeux actuels », précise Frédéric Vincent, ancien président JA des Pays de la Loire, invitant le grand public à relativiser. « 9 milliards de budget Pac en France, c’est 15 ct d’€/repas. Un coût modéré qui garantit une alimentation régulière et de qualité. » Fabrice Caro, administrateur JA National et éleveur dans le Morbihan, évoque le trop bas niveau des prix agricoles. « L’agriculteur en pâtit. » Mais il se montre optimiste pour un futur qui devrait, avec 8 – 9 milliards d’êtres humains à nourrir, offrir des périodes plus rémunératrices pour les éleveurs de l’Ouest.

Un week-end riche en animations

La semaine se poursuit ce vendredi 28 août avec une soirée théâtre « Une confiture qui manque de pot », à 20 h 30 à la salle des fêtes de Bazouges-la-Pérouse. Une comédie de Georges Mallet, jouée par la troupe L’Avenir de Cuguen (6 €, gratuit – 10 ans, réservation : 06 14 97 46 90). La Fête de l’agriculture a également lieu à Bazouges-la-Pérouse, au lieu-dit « L’Epinay Boutlande ». Le samedi 29 août, s’y tiendront le comice cantonal, la finale départementale de labour et une course de vieilles 2 CV. A partir de 19 h, les visiteurs pourront assister à des concerts, un Moiss Batt Show nocturne et un feu d’artifice. Le dimanche, des randonnées pédestres et cyclistes sont proposées, ainsi que la messe des laboureurs à 10 h 30, la Finale régionale de labour, la Finale départementale du cheval de trait breton… De nombreuses animations pour petits et grands sont également au programme. Plus d’infos sur www.ja35.fr. Contact : Tel : 02 23 48 29 54.

Peur de l’avenir en France

Directeur de l’agence de lobbying Breiz Europe à Bruxelles, Christophe Hamon explique que « le problème de la France est la peur de l’avenir. Nous regardons toujours dans le rétroviseur, y compris la profession agricole. Si l’objectif est que l’agriculture soit un secteur important pour la France, la Bretagne… mettons en face les moyens et arrêtons les exigences environnementales. Aux États-Unis, l’agriculture est placée comme une arme alimentaire. »

« Dans la future Pac, nous devons nous donner les moyens de défendre notre agriculture en cas de crise, comme le font les États-Unis. Les seules aides à l’hectare sont bien plus favorables aux céréaliers », déclare Marc le Fur, député de la 3e circonscription des Côtes d’Armor. La question de la baisse de compétitivité française a également été abordée. « Alors que l’Allemagne et d’autres pays du Nord de l’Europe nous prennent des parts de marché, nous devons arrêter de nous rajouter des contraintes. L’allègement des charges sociales, environnementales… sont de décisions françaises. »

« En Europe, nous sommes dans une zone de libre circulation des biens, sans avoir les mêmes contraintes sociales et fiscales. Nous souhaitons plutôt tirer nos voisins vers le haut », précise Frédéric Vincent. Et la compétitivité doit être appréhendée à tous les étages. La production française reste en adéquation avec ses concurrents européens, c’est beaucoup moins le cas pour les usines de transformation. Des adaptations restent à faire. « Nous devons bâtir avec les élus un projet sur 20 ans au minimum », conclut Freddy Faucheux, président de JA 35. Agnès Cussonneau


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