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Space : entre inquiétude et obligation de voir loin

Grand rendez-vous de l’élevage, le Space a transpiré de l’inquiétude des éleveurs. Le regard reste, malgré tout, tourné vers l’avenir.

« Au cœur d’une grande région d’élevage, le Space ne pouvait pas échapper à une certaine porosité avec les difficultés du moment ». Marcel Denieul, président du Space, se félicite toutefois que les manifestations de blocage envisagées le jour de l’ouverture, par la Coordination Rurale, la Confédération paysanne, l’Apli et l’EMB, ont finalement muté en manifestation symbolique. Une sortie par le haut dont se félicite le patron du deuxième salon de l’élevage européen : « Tout bloquer n’était pas envisageable. Nous avions des exposants de toute l’Europe, des visiteurs qui avaient fait des milliers de kilomètres présents dès le premier jour. Une action de ce type aurait été disproportionnée ».

Formidable lieu d’échanges

Cette ambiance n’est pas sans rappeler l’édition de 2009. « Faut-il s’en prendre au Space, véritable vitrine du savoir-faire agricole de l’Ouest, à chaque fois qu’il y a une crise ? », interroge cependant le président qui ne manque pas de rappeler que ce « grand rendez-vous de l’élevage ne se résume pas à la promotion des grandes choses. Sur les stands, les agriculteurs peuvent aussi découvrir des petites améliorations qui leur facilitent le travail et améliorent leur quotidien ».

Sans oublier que cette manifestation annuelle n’est pas qu’une exposition matérielle. « Il est aussi un formidable lieu d’échanges et de discussion. Aspects d’autant plus importants et réconfortants quand les temps sont difficiles ». Sur ce sujet personne ne le contestera… Plus que jamais, ce grand rendez-vous agricole breton avait les yeux tournés sur l’avenir. Le thème de la plate-forme recherche et développement « Je connecte mon élevage » s’est fait le témoin de l’évolution numérique qui touche la quasi-totalité des élevages en 2015.

C’est pour accompagner cette évolution que la Chambre d’agriculture de Bretagne a créé un centre de ressources des fermes numériques. « L’idée est de faire de la veille sur les nouveaux outils qui apparaissent sur le marché et de les analyser », explique Brigitte Landrain, ingénieur responsable de ce pôle. « Nous proposons aux entreprises une évaluation selon un protocole dûment établi et nous mettons les résultats à disposition des agriculteurs sur notre site ».

Des fermes fibrées et connectées

Puisque le développement des technologies numériques ne va pas sans les connexions à haut débit, encore défaillantes dans de nombreuses zones rurales, les collectivités territoriales s’associent à cette mutation, comme le fut autrefois l’avènement de l’électricité ou du téléphone. « Exemple, sur le territoire du Poher », indique Christian Troadec, maire de Carhaix (et accessoirement tête de liste pour les Régionales…) en découvrant la plate-forme recherche et développement. « Grâce au programme régional Megalis, chaque ferme, chaque village de notre territoire seront prochainement fibrés. Le chantier a démarré en juin dernier », dit-il. Illustration que la révolution numérique est vraiment en marche y compris dans les territoires laissés jusqu’ici à l’écart. Et ça, c’est une bonne nouvelle. Didier Le Du

Pour en savoir + : Facebook Journal Paysan Breton.


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