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Des gains sous condition avec le sans labour

Bien maîtrisées, les Techniques culturales sans labour (TCSL) peuvent permettre de réaliser des économies. Analyse.

En 2011, 24 % des surfaces cultivées en Bretagne ont été implantées sans labour. Les agriculteurs qui choisissent les Techniques culturales sans labour (TCSL) cherchent à diminuer leurs charges, gagner du temps  et développer leur connaissance des sols. Pourtant, ce chiffre stagne depuis quelques années et reste bien loin des 52 % de la Finlande. Les TCSL génèrent des économies de charges de mécanisation sur le poste implantation.

4 formes de TCSL

Il existe quatre formes de Techniques culturales sans labour. La TCSL avec travail profond effectuée à la même profondeur que le labour mais qui ne retourne pas les couches du sol, suivie d’une reprise superficielle du sol. La TCSL avec travail superficiel (5 à 15 cm) permet l’enfouissement des résidus et l’affinement du lit de semence. Le strip-till (travail en bande) permet de travailler le sol plus ou moins profondément (5 à 25 cm) uniquement sur la ligne de semis. Enfin, le semis direct est une méthode d’implantation directe avec éventuellement un travail très superficiel sur la ligne de semis.

Cependant, des investissements matériels sont parfois nécessaires et peuvent ainsi annuler le gain précédent lors des premières années. Par ailleurs, le coût en intrants peut s’avérer plus important en raison de la complexité du contrôle des adventices et de la gestion des résidus. Il est aussi préconisé de détruire le couvert et de faire les apports de fumure plus tôt pour une minéralisation optimale au moment des besoins de la culture. Les rendements peuvent être légèrement affectés les premières années de conversion mais les écarts entre labour et sans labour s’estompent par la suite, à condition de bien maîtriser la technique, notamment l’implantation.

70 €/ha d’économie

Comparons trois itinéraires différents afin de chiffrer l’impact sur les coûts et le temps de travail. Nous considérons une situation de « croisière » (pas d’investissement récent dans du matériel) avec du matériel présent sur l’exploitation ou à la Cuma (pas de prestation extérieure). Les postes qui varient (implantation et traitements) sont analysés avec un tracteur d’une puissance de 110 chevaux (cf. tableau). Par rapport au labour, les TCSL avec  travail superficiel génèrent une économie en charges de mécanisation de près de 70 €/ha et les TCSL avec semis direct, une économie de 35 €/ha. Côté travail, le semis direct diminue de 2/3 le temps passé au champ (cf. tableau). Ce gain représente une économie financière à plus ou moins long terme. Ces tableaux présentent toutefois un itinéraire standard auquel il conviendra d’ajouter les éventuels passages supplémentaires (décompactage, broyage des résidus, etc.).

 Coûts et temps des travaux pour un maïs

Amélioration de la structure du sol

Grâce à la couverture permanente des sols et la présence de résidus du précédent cultural, les TCSL favorisent l’abondance de matière organique et de biomasse microbienne, ce qui améliore la stabilité structurale. Conséquences : des sols qui fonctionnent mieux, protégés de la dégradation et une érosion limitée. Par contre, le tassement du sol généré par l’itinéraire technique peut être plus important qu’en labour. Il est parfois nécessaire, de réaliser un travail du sol profond pour favoriser l’infiltration de l’eau et limiter les ruissellements de surface. Virginie Le Bris / Cogedis


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