apiculture-saint-malo-domaine-houbarderie - Illustration La Happy culture de l’apiculteur

La Happy culture de l’apiculteur

Né dans une famille d’apiculteur, Charles Julien, personnage fantasque et volubile, profite de sa retraite pour jouer le guide dans le monde merveilleux des abeilles.

« L’abeille, c’est une magie, un conte, une histoire vraie… », démarre Charles Julien, un drôle de personnage intarissable sur le sujet. Il peut en parler des heures, l’œil pétillant, le verbe haut, les gestes qui accompagnent le discours… Jeune retraité après une carrière à butiner ses passions, de l’ébénisterie à l’éducation des jeunes en difficulté, en passant par le journalisme, l’insatiable, né dans une famille d’apiculteurs « depuis 3 générations », joue le passeur de savoir.

[caption id=”attachment_2842″ align=”aligncenter” width=”200″]Charles Julien est né dans  une famille d’apiculteurs Charles Julien est né dans une famille d’apiculteurs et voue une passion de toujours aux abeilles.[/caption]

Cet été, il anime tous les mercredis après-midi, à la Houbarderie à Saint-Malo (35), des rendez-vous organisés par Raphaël Gamand de la société Insecto, spécialisée dans la vulgarisation autour des insectes. Ensemble, ils proposent, de 10 h à 17 h, « une approche familiale et poétique » du monde merveilleux de l’abeille. Si pendant ces journées, « on n’ouvre pas de ruche proprement dit, une ruche vitrée à laquelle on retire les 4 façades isolantes permet aux visiteurs de découvrir l’abeille telle qu’elle est à l’abri des regards. » Un travail pour « familiariser un public de 4 à 88 ans toujours captivé » et faire de l’abeille « une amie et complice ».

Blé noir, roses, hortensias et abeilles à La Houbarderie

La Houbarderie est une malouinière, « riche maison de plaisance construite par les armateurs », datant de 1712. Depuis le 1er juillet, le domaine est ouvert au public « avec en fil rouge, la culture du sarrasin ». Un projet à l’initiative de Nature Patrimoine et Dervenn, entreprise « travaillant pour les écosystèmes, par le génie écologique, l’agriécologie… ». « Deux espaces sont proposés aux visiteurs », expliquent Arnaud de la Monneraye et William Avenier chez Dervenn. L’accès libre à la cour de la ferme « pour se promener, déguster une galette, découvrir animaux et parcelles de blé noir, s’essayer à des jeux traditionnels bretons (quilles, palets…) ». La visite guidée (45 minutes) du parc : « Une approche contemplative de l’environnement paysager, une collection de 350 variétés et 2 000 plants d’hortensias dans un sous-bois, une roseraie sur le modèle des jardins à la française ».

« Les abeilles meurent des choix politiques »

Charles Julien parle aux visiteurs de « l’abeille magicienne expliquant la manière dont elle travaille, s’organise, ramène son butin… Elle qui a une notion de l’espace, du temps, des nombres et une capacité d’adaptation et de déduction… Où les plus anciennes, plus expérimentées, font les métiers les plus dangereux. » Au travers de nombreuses anecdotes, Charles et Raphaël donnent des repères : « 70 000 individus dans une ruche et une seule reine qui pond 2 000 œufs par jour… » Ils s’amusent à conter les voyages nuptiaux des jeunes reines qui se rendent dans des lieux de rencontres où se massent les mâles : « Elles ne vont jamais aux rendez-vous les plus près, sauf s’il pleut, assurant ainsi un meilleur brassage génétique de la population… Comme quoi, même pour les abeilles, les voyages forment la jeunesse. »

[caption id=”attachment_2843″ align=”aligncenter” width=”300″]La malouinière de la Houbarderie et ses jardins La malouinière de la Houbarderie et ses jardins à Saint-Malo (35)[/caption]

Charles Julien aborde aussi la mortalité croissante, « qui atteint désormais 40 % », et la difficulté aujourd’hui de récolter du miel. « De quoi meurent les abeilles ? Dans l’ordre, d’abord de choix politiques, puis économiques et enfin écologiques… », pointe-t-il avant de noter un « petit début de prise de conscience ».

 

Une semaine de vacances pour apprendre l’apiculture

La société Insecto propose 2 stages d’une semaine pour se former « à être apiculteur autonome et gérer ses ruches au quotidien ». Les matinées sont consacrées à « l’indispensable » partie théorique : « physiologie de l’abeille, besoins, reproduction, alimentation, organisation sociale de la ruche, réglementation (maladies et déclaration obligatoire), définition et qualité du miel, bienfaits des produits de la ruche, calendrier de la pratique apicole, construction de sa ruche… ». Après-midi dédiés à la pratique : « Choisir le bon emplacement pour implanter sa ruche, savoir s’équiper, allumer son enfumoir, ouvrir une ruche, faire un diagnostic rapide, créer un essaim artificiel, remplacer une reine, poser une hausse, extraire, faire maturer et mettre en pot le miel… » Des groupes de 8 à 10 personnes et un grand nombre de ruchers à disposition permettent à chacun « de manipuler vraiment et de s’approprier les bons gestes et réflexes avant de rentrer chez soi. » Quelques places encore disponibles : 20-27 juillet ou 3-10 août. Contact : www.insecto.fr 

La Bretagne, terre à abeilles

Installé à Cancale depuis quelques années, il se réjouit que la Bretagne soit « la région de France où on récolte le plus de miel par ruche grâce au bocage, au climat, à la diversité florale et au bord de mer ». Et apprécie l’intérêt que porte le Pays malouin à son insecte fétiche : « J’ai énormément de demandes de ruches provenant des communes, particuliers, maraîchers et agriculteurs… Ici, il y a un vrai mouvement de bienveillance vis-à-vis de l’abeille. » Des ruches qu’il installe gratuitement en échangeant « pollinisation des cultures contre nectar » lui permettant de produire près de 5 t de miel par an « de façon ancestrale ». Toma Dagorn

Journée découverte de l’abeille

Les mercredis, 10 h à 17 h, réservation au 02 99 55 55 05. Gratuit pour les moins de 8 ans, 29 € de 8 à 16 ans, 45 € pour les plus de 16 ans.


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