cidre-paul-coic-ploneis-verger-pomme - Illustration De la pomme du verger au cidre fermier

De la pomme du verger au cidre fermier

Il y a 16 ans, Paul Coïc a converti 4 ha de terre à Plonéis (29) en vergers. Depuis, il valorise le territoire breton en transformant la pomme sous (presque) toutes les formes, et en particulier en cidre et jus de pomme fermier.

Il flotte une odeur de jus de pomme dans la cour d’exploitation de Paul Coïc, à Plonéis (29). Depuis deux semaines, l’heure de la récolte a sonné. Il va être occupé durant les deux prochains mois par la fabrication de jus de pomme, de cidre et de Pommeau de Bretagne, transformant jusqu’à 10 t de pommes par jour, issues des 4 ha de verger. Une activité qu’il exerce maintenant à temps plein depuis plus de 12 ans.

Une alternance à l’envers dans le Finistère

Si les producteurs bretons s’apprêtent à connaître une année positive (une année sur deux) en termes de tonnages de pommes à cidre, ce n’est pas le cas pour le Finistère. Depuis plusieurs années, le département connaît une contre-alternance due essentiellement au climat. Cette année, le vent et la pluie au moment de la pollinisation début mai, suivis de la sécheresse jusqu’à la mi-juillet ont fortement pénalisé le rendement : la récolte sera divisée par deux cette année. « Il y a peu de fruits cette année sur les arbres, mais ce sont néanmoins des gros calibres », analyse Paul Coïc. Mais la qualité est au rendez-vous.

Une installation progressive

Intéressé par l’activité agricole, Paul Coïc a créé cet atelier de production sur l’exploitation familiale. « Une manière de préserver le patrimoine en y associant une activité économique », qui lui a permis de se lancer à son compte. Il a démarré son activité progressivement, avant d’obtenir un BPREA à Saint-Ségal, pour obtenir la capacité professionnelle. Les plantations se sont étalées sur 3 ans, et l’outillage d’occasion au départ s’est modernisé petit à petit pour des gains de main-d’œuvre et de qualité, ainsi que pour la sécurité du travail. Des objectifs sur lesquels il travaille toujours, pour pouvoir se libérer du temps libre et obtenir d’ici quelques années un outil fonctionnel et transmissible.

La technique de transformation a été vite acquise. Il s’est rapidement illustré dans plusieurs concours, comme celui du Concours général à Paris en février dernier, où son cidre 1/2 sec a remporté la médaille d’argent. Plus récemment, il a obtenu une médaille d’or lors du 1er concours régional en juin dernier pour son Pommeau de Bretagne, produit sous Appellation d’origine contrôlée (AOC). Ce cahier des charges a déterminé la dizaine de variétés locales de pommes produites : Marie Menard, Kermerrien, Douce Moën, Douce Coëtligné… Un choix variétal rustique alliant « facilité de conduite dans les vergers et qualité organoleptique » du jus extrait. L’année est rythmée par deux grandes phases : « La fabrication qui s’étale sur deux mois et les ventes, avec un pic à la Chandeleur et la moitié des ventes sur la période du 15 juin au 15 septembre. »

« Bienvenue à la cidrerie »

La Bretagne est la deuxième région productrice de cidres en France et son histoire est liée aux cidres et à leur fabrication. Aussi, comme une dizaine de producteurs/transformateurs de cidre breton, Paul Coïc expliquera sa passion, son travail, de la pollinisation de ses vergers à l’élaboration du cidre, en faisant visiter ses chais, à un moment crucial pour les producteurs, entre récolte de pommes et le début du pressage. Les portes ouvertes du 24 et 25 octobre ou du 30 et 31 octobre seront l’occasion de partir à la découverte des secrets de fabrication d’une boisson emblématique, qui a acquis ses signes de noblesses en entrant, il y a un an, au patrimoine culturel, gastronomique et paysager de la France. Date et liste des producteurs participants à ces portes ouvertes sur www.terredecidre.com.

Produire pour vendre

Situé à proximité de deux axes stratégiques touristiques, le projet s’est tout de suite basé sur une commercialisation en circuit court. 40 % des ventes se font sur site, avec 4 visites par jour de la cidrerie en haute saison. « La communication en bord de route est importante et permet de nombreux arrêts spontanés », insiste-t-il. Même si ce débouché reste tributaire de l’afflux touristique de la région… « Mais la fréquentation est en hausse depuis deux ans », relève-t-il, une aubaine pour l’exploitation. Une vingtaine de magasins sont également livrés par le producteur dans un rayon de 30 km. Il entretient également tout un réseau de contacts (syndicats d’initiative, loueurs locaux, écoles), qui lui permet d’accueillir des groupes. « Je passe beaucoup de temps à fabriquer et à vendre : le verger est malheureusement passé en second plan », déplore l’agriculteur. De février à avril, du temps est consacré au verger pour la taille et la tonte. Et après floraison, quelques traitements de protection sanitaire raisonnés, à partir des bulletins d’alerte émis par la station météorologique qu’il possède avec une vingtaine de producteurs, sont nécessaires. Sur cette même période, le cidre est mis en bouteille et la stratégie de communication pour relancer la prochaine campagne s’affine… Carole David

Contact : Cidrerie Paul Coïc, Kerscouëdic, à Plonéis (29). Tél. 02 98 91 14 11. 
www.cidrerie-coic.com


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