LIGER-methanisation - Illustration Sous produit de méthanisation : le digestat coule à flots à Locminé

Sous produit de méthanisation : le digestat coule à flots à Locminé

Le plan d’épandage des digestats du centre de méthanisation Liger* occupe plus de 3 000 hectares dans un rayon de 25 km. Une aubaine pour les agriculteurs du secteur.

Plus de 60 000 tonnes de matière organique sont incorporées annuellement dans l’unité de méthanisation du Liger. Les déchets sont essentiellement d’origine industrielle agroalimentaire locale : légumes et graisses d’abattoir. Ils génèrent du biogaz, à la base d’un bouquet d’énergies – électricité, chaleur, biométhane, biocarburant – destinées aux habitants et aux activités économiques du territoire. Le sous- produit résiduel, le digestat, doit être utilisé sur des terres agricoles. Le pôle d’énergie renouvelable, une référence dans le domaine, est donc dépendant de son plan d’épandage. Mieux vaut choyer les 47 exploitations prêteuses de terre. Elles bénéficient gracieusement du biofertilisant nommé Douargreen.

Gains pour les agriculteurs

[caption id=”attachment_33755″ align=”alignright” width=”156″]Joël Tanguy Joël Tanguy[/caption]

Le digestat subit une séparation de phase, par centrifugeuse. La partie solide, qui contient le phosphore, est compostée, séchée puis utilisée comme combustible. La partie liquide (42 000 tonnes) est épandue par ETA (entreprise de travaux agricoles) sur les 3 150 hectares du plan d’épandage. Ce liquide contient, par tonne, 5,5 kg d’azote, 1,1 kg de phosphore et 1,13 kg de potasse. Il est peu chargé en métaux et sans odeur. Au total, le volume représente 234 tonnes d’azote directement assimilable par les plantes. Le biofertilisant est acheminé par camions vers la vingtaine de poches de 999 m3 (38 x 48 mètres) réparties sur l’ensemble du territoire.

L’ETA y pompe la matière et l’épand, de février à septembre, selon un prévisionnel défini à l’avance entre les services techniques du Liger et les agriculteurs concernés. Les travaux sont à la charge du Liger. « Pour une exploitation agricole d’une centaine d’hectares, le gain économique annuel est estimé à 22 000 €, en tenant compte d’un prix de l’azote autour d’un euro par kilo », indique Joël Tanguy, responsable technique. Le pôle Liger est un véritable projet de territoire, un exemple d’économie circulaire dont l’objectif est de garantir l’indépendance énergétique du territoire et de réduire durablement les émissions de gaz à effet de serre.

Produire du biogaz à la ferme et le vendre

Les responsables du projet Liger préconisent un système particulier de production et de valorisation du biogaz, à l’échelle d’un territoire. Ils encouragent les agriculteurs à investir pour produire du biogaz sur leurs fermes et à le livrer tous les deux ou trois jours, par camions-citernes (appartenant au Liger), au centre de Locminé pour une valorisation maximale en plusieurs formes d’énergie (voir plus haut). Pour eux, la méthanisation à la ferme, avec cogénération d’électricité et de chaleur est peu rentable car le rendement énergétique est faible. Les agriculteurs ont, en plus, du mal à valoriser la chaleur produite, ce qui rend leurs projets difficilement rentables. Ce système est une véritable opportunité pour les agriculteurs. Quelques projets sont en cours de réalisation dans des fermes du secteur.

Liger en chiffres :

  • Puissance de la cogénération : 1,5 MWe et 1,6 MWth,
  • Production de plus de 5 millions de m3 de biogaz par an.
  • Ressources totales utilisées 96 % à moins de 20 km sur un gisement de 60 000 tonnes.
  • Production de 10 300 MWh d’électricité verte, chaleur eau chaude à 90° C vendue 6035 MWh.
  • Production de bio carburant “bio GNV” équivalent à 500 000 litres de gasoil /an.

*Locminé Innovation et Gestion des Énergies Renouvelable a installé une chaudière bois et une unité de méthanisation qui utilisent les ressources du territoire.


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