Décrypter les micro-organismes des sols

Lionel Ranjard, écologue microbien à l’Inra de Dijon, est intervenu devant les adhérents de l’UCPT pour leur présenter 10 ans d’analyse microbiologique des sols français. Les micro-organismes sont à mettre en lien avec la fertilité et la productivité des sols.

« Un diagnostic détaillé de nos sols peut nous permettre de faire évoluer nos pratiques afin de gagner en fertilité et en productivité sur le long terme. Nous connaissons ce qui est du domaine du visible, comme l’importance des vers de terre, mais l’invisible a un rôle primordial dans la vie du sol et on ne peut pas l’identifier à l’oeil », déclare Jean-Jacques Le Bris, vice-président de l’Union des coopératives de Paimpol et Tréguier.

La commission communication de l’UCPT organise tous les 2 ans au lycée Pommerit à Pommerit-Jaudy une conférence à l’intention de ses adhérents. Elle y invite un intervenant qui s’est distingué par ses analyses sur un sujet agricole ou économique d’intérêt général. Cette année, c’est Lionel Ranjard, écologue microbien de l’Inra de Dijon qui est intervenu le vendredi 2 février pour évoquer la vie et qualité microbiologique des sols.

Un réseau de 2 200 sols analysés en France

« On entend certains dire que les sols agricoles sont morts. Nos échantillons collectés ces 10 dernières années prouvent tout le contraire », témoigne l’écologue microbien. Sur cette période, un réseau de 2 200 sols a été créé sur la France. « Le territoire est quadrillé avec une analyse de sol réalisée tous les 16 km2. Le but étant de mieux connaître toutes les bactéries et autres champignons qui peuplent nos sols grâce à notre réseau d’observation. »

Les avancées technologiques réalisées ces dernières années permettent aux équipes de l’Inra d’avancer encore plus vite. « Aujourd’hui, nous sommes capables de diagnostiquer un sol et de décrypter les différents mico-organismes qui le composent. Nous pouvons expliquer ce diagnostic grâce à l’historique, aux pratiques culturales et tout interpréter », explique Lionel Ranjard. « Ces analyses vont beaucoup plus loin que nos analyses de terre habituelles qui ne sont que physico-chimiques », ajoute Hubert Jacob, vice-président de l’UCPT. L’étape suivante est la construction du conseil et la vulgarisation pour pouvoir adapter des itinéraires techniques différents suivant le type de sol.

Le sol breton

L’équipe de l’Inra a réalisé 2 cartes différentes, une représentant les quantités de micro-organismes présents et l’autre sur la diversité des micro-organismes. « La Bretagne est sur un substrat granitique. La structure grossière engendre de la diversité de micro-organismes et moins de quantité. Nous arrivons à identifier les genres mais nous ne sommes pas encore arrivés à l’espèce. Le lien avec la fertilité des sols se fera en fonction de l’analyse du nombre d’espèces », déclare Lionel Ranjard. À ce jour, les agriculteurs ont donc accès à la quantité et à la diversité de micro-organismes présents dans leur sol. Les chercheurs ne sont pas encore au stade de l’analyse de la qualité de la diversité.


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