APM et K2 : deux indicateurs de fonctionnement du sol

L’évaluation de la vie microbienne du sol et de la minéralisation de l’azote sont au cœur des préoccupations de l’agriculture contemporaine. Capinov vous explique ce qui se cache derrière ces deux abréviations.

L’APM représente l’Azote potentiellement minéralisable. Il s’agit de la valeur d’azote qu’une parcelle pourra minéraliser par elle-même sans autre apport azoté extérieur. Elle s’exprime en unités d’azote par hectare.

Deux grandes familles de méthodes d’analyses existent. La première famille concerne les méthodes par incubation où le laboratoire reproduit simplement le fonctionnement de la parcelle de façon accélérée en mettant la terre à 28°C pendant 28 jours dans des conditions d’humidité contrôlée. À l’issue de cette période d’incubation, l’azote minéral libéré est mesuré et comparé à l’azote minéral initial. La technique, bien que très fiable, comporte le désavantage d’être longue et relativement coûteuse. Par ailleurs, les places disponibles en étuve sont limitées et cela ne permet pas d’envisager une analyse en routine.

Capinov a donc mis au point une nouvelle méthode d’analyse basée sur les travaux de Gianello et Bremner. Cette nouvelle méthode est basée sur une technique chimique qui estime précisément la part d’azote minéralisable en utilisant un tampon chimique spécial à pH 11,2. Une fois soustrait l’azote ammonical initial, ce nouvel indicateur donne en quelques minutes l’estimation de l’azote que la parcelle pourra minéraliser sur une année.

Sans surprise, un sol possédant une forte teneur en matière organique minéralisera plus d’azote qu’un sol qui en est dépourvu. La valeur d’APM n’est donc pas un indicateur de fonctionnement du sol mais plutôt un indicateur de performance. Pour estimer qualitativement le fonctionnement du sol, il faut exprimer l’APM en le ramenant à l’azote total du sol (Nt). Le ratio de ces 2 analyses (APM/Nt) s’appelle le K2, plus connu par les agronomes sous le terme « cœfficient de minéralisation de l’humus ».

Le sol fonctionne comme une voiture

Si le sol était comparé à une voiture, l’APM serait la vitesse de pointe. L’azote total contenu dans la matière organique serait la cylindrée du moteur. Dans ce cas, on comprend aisément qu’une grosse voiture doit atteindre une vitesse de pointe plus élevée. Mais quid du rendement du moteur ? C’est le K2 qui exprime ce rendement et qui témoigne donc finalement du bon fonctionnement du moteur.

Un outil pédagogique simple à interpréter

Les études réalisées par Capinov depuis de nombreuses années montrent une grande diversité de sols. Le K2 varie ainsi de 0,5 à 3 %. Classiquement, dans un sol, on considère qu’un K2 qui se situe entre 1 et 2 % est satisfaisant. En dessous, il faut investiguer pour comprendre les raisons qui font que le sol ne fonctionne pas correctement. Bien souvent, il faut alors s’équiper d’une bonne bêche et regarder sous la surface. À l’inverse, une valeur trop importante du K2 peut témoigner d’une activité de minéralisation trop importante pouvant conduire à un épuisement du sol à terme.


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