En cas de conditions climatiques plus favorables en 2017/18, la collecte de lait bio française va s’accroître. - Illustration Le lait bio concurrencé par d’autres différenciations
En cas de conditions climatiques plus favorables en 2017/18, la collecte de lait bio française va s’accroître.

Le lait bio concurrencé par d’autres différenciations

Laits locaux, sans OGM, bien-être animal… Partout en Europe, les démarches de différenciation s’intensifient sur les produits laitiers. Pour conserver sa crédibilité, le bio va-t-il devoir aller plus loin ?

Face à la demande grandissante en produits laitiers bio, des opportunités existent pour les éleveurs. « Mais l’équilibre du marché est incertain à moyen terme, notamment du fait du développement important de ce type de production chez nos voisins européens (Allemagne, Autriche et Danemark) et de la concurrence grandissante d’autres démarches de différenciation », a précisé Benoît Rouyer, économiste au Cniel, lors d’une conférence sur le lait biologique au Space. Autre point de vigilance, la collecte française pourrait rapidement s’accroître du fait du nombre de conversions en 2016 et en cas de conditions climatiques plus favorables en 2017/18.

« Nous tablons sur une collecte de 950 millions de litres en France en 2020. » Chez nous, le bio côtoie depuis longtemps un ensemble de démarches publiques de différenciation. En 2015, 9,6 % de la collecte est en AOP. De nouvelles démarches privées s’ajoutent aujourd’hui : territoriales et/ou solidaires (lait d’ici, de ma région…), nutritionnelles (Bleu Blanc Cœur)… Et c’est aussi le cas ailleurs en Europe. Aux Pays-Bas, les principaux transformateurs se sont engagés en 2017 sur le « lait de prairie ».

33 % d’importation en Allemagne

En Allemagne, un logo est apposé sur les produits qui respectent un cahier des charges mis en place par la « SPA » du pays. « Une démarche adoptée par Lidl en début d’année et prévue chez Aldi au 2e semestre 2017. » En 2016, le lait sans OGM représente 12 % de la collecte nationale. « Le bio est très développé dans le sud du pays. Il représente 50 % de la collecte en Bavière », chiffre Mathilde Blanc, de l’Itab (Institut Technique de l’agriculture biologique). « Freinée à un moment par la concurrence de la méthanisation sur les terres, la dynamique de conversion y est rythmée par les chutes de prix en conventionnel. » Pour répondre à la demande, 33 % des produits laitiers bio sont importés, provenant principalement du Danemark et d’Autriche.

Au Danemark, 72 % du lait bio va chez Arla

Au Danemark, le lait bio représente plus de 9 % de la collecte en 2016, dont 72 % est réalisée par Arla. « Le 1er juin 2017, la coopérative a annoncé la déconnexion des prix bio et conventionnels. » Pour contrer le lourd endettement des éleveurs, le système est poussé à l’extrême avec une production par vache de 9 210 kg (10 050 kg en conventionnel). Compte tenu de la demande domestique saturée, 50 % de la production est exportée : beurre, lait cru, fromages en Allemagne, poudre de lait infantile en Chine.

Jusqu’à 6 collectes différentes

En Autriche, la filière laitière bio compte près de 90 % d’exploitations de montagne. « 100 % des laiteries du pays ont une activité bio depuis 2016. Elles peuvent collecter jusqu’à 6 laits différents. » Le lait bio représente 15 % de la collecte totale, tout comme le lait de foin. Parfois, il peut être dans les deux démarches et est alors mieux payé, de l’ordre de 500 €/1 000 L depuis début 2017. « 40 % de la production autrichienne est exportée dont les ¾ vers l’Allemagne. »

Hausse du lait bio

Avec 4,4 millions de tonnes de lait biologique en 2016 (2,9 % de la collecte totale), l’Europe est le 2e producteur mondial derrière les USA.


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