L’introduction de trèfle blanc est une solution intéressante pour éviter de désherber les luzernes. - Illustration Des fourrages de qualité à moindre coût
L’introduction de trèfle blanc est une solution intéressante pour éviter de désherber les luzernes.

Des fourrages de qualité à moindre coût

En sol séchant, l’affouragement en vert avec de la luzerne répond à la volonté de maintenir un système pâturant chez Loïc et Jean-Michel Guines.

Au Gaec Guines, à Saint-Marc-sur-Couesnon (35), le système se base sur l’exploitation de l’herbe. Un choix des deux associés Jean-Philippe et Loïc Guines, pour optimiser le revenu en limitant le coût alimentaire, sans rechercher une productivité optimale (cheptel à 7 600 L/VL). Alors, la « vache rouge », nom donné à la Taarup, prend le relais dans les prairies quand le pâturage s’arrête à la mi-juin. Un moyen de maximiser l’herbe pour cette exploitation située sur sol séchant. Si, au début, le RGA-TB était fauché, la luzerne a petit à petit pris sa place.

[caption id=”attachment_28795″ align=”aligncenter” width=”720″]Jean-Philippe Guines, devant une parcelle de luzerne et de trèfle, assurant l’apport de fourrage frais dans la ration de ses 95 vaches laitières. Jean-Philippe Guines, devant une parcelle de luzerne et de trèfle, assurant l’apport de fourrage frais dans la ration de ses 95 vaches laitières.[/caption]

De la luzerne implantée au printemps

« L’exploitation de la luzerne apporte plus de souplesse que celle du ray-grass », explique Jean-Philippe Guines, lors d’une journée Innovaction, organisée en juin par la Chambre d’agriculture. Elle est implantée après un maïs, c’est un atout dans la rotation. Les deux premières coupes sont ensilées pour constituer la 1/2 de la ration hivernale, basée sur 8 kg d’ensilage de maïs, 8 kg de luzerne ensilée et 2 à 2,5 kg de tourteau de colza. La luzerne est implantée au printemps, « de fin mars jusqu’au 20 mai, selon le précédent ».

La culture se développe mieux à cette période, assure l’éleveur qui a changé sa date d’implantation après l’arrêt de l’introduction du blé dans la rotation. « La première récolte intervient ainsi en juillet, sur un terrain sec, et nettoie les adventices présentes. En fin de saison, la parcelle est propre. » Depuis trois ans, du trèfle blanc, à raison de 2 kg, est associé à la luzerne (20 kg), pour une bonne couverture du sol. « Mais attention au choix du trèfle ; la luzerne, lente à s’implanter, doit se développer avant… », conseille-t-il. Les parcelles sont fauchées en moyenne toutes les 4 semaines, pour privilégier de bonnes valeurs alimentaires (voir tableau 1).

valeur-alimentaire-luzerne

« On vérifiera l’intérêt de cette pratique quant à la pérennité des luzernières. » Une fois par an, ils laissent la luzerne fleurir : « Mais lorsque 10 % du champ est en fleur, je fauche ». La dernière exploitation se fait en septembre, pour que la luzerne soit suffisamment levée avant les premières gelées.

5 635 € de gain économique

L’affourragement en vert représente 1 heure de travail par jour, sur une période de quatre mois. « Cela peut paraître important, mais ici nous travaillons à 3 personnes et à cette période-là, nous n’avons pas de moisson, pas de paille à ramasser ni de couverts à implanter », précisent les agriculteurs. L’affouragement en vert avec la luzerne permet un gain de 5 635 €, avec des investissements raisonnés pour cette conduite sur quatre mois de l’année (voir tableau 2).

economie-affouragement-vert

Nouvelles espèces pour renouveler les prairies

Actuellement, ils sont en recherche de nouvelles espèces pour renouveler les pâtures. Du méteil hyperprotéagineux a été conduit avec pâturage au fil. De la chicorée en pur représente aussi un fourrage appétent, avec de bonnes valeurs alimentaires. « De plus, la racine pivotante est intéressante dans nos terres séchantes : elle permet un gain de pâturage de 15 j à 3 semaines supplémentaires ». Cette année, un essai de colza associé à du RGI est mené.

Moins de gaz à effet de serre pour un gain de 18 €/1000 L

Une étude menée avec le diagnostic Cap2Er a permis de calculer l’empreinte carbone de l’élevage laitier à 0,81 kg eq.CO2/L Lait, pour une moyenne française de 0,93. Les pistes d’amélioration visaient surtout l’autonomie alimentaire. La simulation des résultats, après les améliorations apportées au système depuis 2013 (arrêt des 18 ha de cultures de vente, plus de luzerne, calage de production laitière en cohérence avec la production fourragère…) doit permettre une réduction de 18 % des gaz à effet de serre, avec une empreinte carbone à 0,67 kg eq.CO2/L Lait, soit un gain financier de 12 à 13 000 €, c’est-à-dire près de 18 €/1 000 L livrés.


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