gregoire-aerateur-1 - Illustration Donner un coup de pouce à la vie biologique des prairies

Donner un coup de pouce à la vie biologique des prairies

“Des petits trous, des petits trous, encore des petits trous…” En redonnant de l’air au sol, l’aérateur de prairie vise à stimuler l’activité de la faune et la flore.

“Défoncer les mats racinaires et aérer la terre sur les 10-15 premiers centimètres ; là où se passe une grosse partie de la vie biologique du sol”. Jean-Luc Grégoire circonscrit en une phrase le travail de l’aérateur de prairie AAIRSOL présenté lors d’une démonstration organisée à Acigné (35) par la Fédération des Cuma Bretagne Ille Armor.

[caption id=”attachment_26576″ align=”aligncenter” width=”680″]Dans cette prairie, les racines, asphyxiées, ne descendaient pas au-delà de 7cm de profondeur. Dans cette prairie, les racines, asphyxiées, ne descendaient pas au-delà de 7cm de profondeur.[/caption]

Amener de l’air dans le sol

En perforant le sol, cet outil se veut efficace pour lutter contre le tassement de la terre et redonner un coup de fouet à la vie microbienne d’une prairie en perte de rendement. « Les sols sont souvent plus compactés en surface à cause du piétinement des animaux et du passage d’engins de plus en plus gros, notamment lors des épandages », a expliqué Jean-Luc Grégoire.

L’aérateur de sol présenté est doté de deux rotors dentés, positionnés de part et d’autre. Le réglage angulaire des dents permet une pénétration légèrement oblique à l’instar d’une bêche. Les couteaux rentrent dans la terre et en ressortent légèrement décalés (angle de 0 à 7,5°) en “tirant” un peu la motte, laissant de nombreuses fentes apparentes sur le sol (20/m²). « On crée une macroporosité amenant de l’air », détaille le fabricant qui parle “d’une des premières règles agronomiques”, sans pour autant bouleverser la vie biologique existante.

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Gagner 2-3°C

“Dans un sol, il faut de l’air, de l’eau, de la température,… et bien entendu à manger”, rappelle Jean-Luc Grégoire. Dans une prairie, la matière organique ne manque généralement pas, mais la vie microbienne peut être freinée par un facteur limitant. « L’intérêt de l’outil est de donner ce « petit coup de pouce à la vie microbienne ».

« Dans le cas d’un démarrage précoce de prairie, et si la météo va dans le bon sens, l’aérateur permet de réchauffer plus rapidement le sol”, précise le fabricant. “On peut mesurer de 2 à 3°C d’écart entre une prairie non scarifiée et un sol où l’outil est passé. Et sur la population microbienne, c’est fondamental, puisque la prolifération de cette vie est exponentielle avec la hausse de température”. Sous condition que l’humidité soit suffisante : ce qui pourrait faire défaut cette année si le temps sec perdure. C’est pourquoi il est préconisé d’utiliser l’engin en automne ou en sortie d’hiver (février-mars).

 

 

Dans la pratique

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L’outil, porté, existe de 1 à 3,30 m de large en version fixe et jusqu’à 5 m en repliable. Il est roulant et ne nécessite pas une grande puissance moteur pour avancer à 7-8 km/h. Il est nécessaire d’ajouter une masse pour la pénétration des dents dans le sol (800 kg de masse le jour de la démo avec l’aérateur en 2,5m de large). “Si l’outil ne rentre pas dans le sol, il vaut mieux reporter le passage et attendre de meilleures conditions. Il n’y a pas d’intérêt à pénétrer dans seulement 5 cm de profondeur.”

Couplé à une rampe d’épandage

Le constructeur teste actuellement une autre utilisation de l’outil. En l’attelant derrière les rampes d’épandage, ce matériel favorise pénétration du lisier dans le sol. « On devrait pouvoir créer un matériel de 6 m de large sans problème étant donné qu’il n’est pas tirant. Il s’agira par contre d’une version traînée et non portée », informe le constructeur.


3 commentaires

  1. Franck

    Je vois pas l’intérêt de ce type de matériel et de pratiques quand on sait qu’après 3 études menées par ARVALIS, La Chambre d’Agriculture et l’Institut de l’élevage aucun résultat positif n’en ressort. Il faudrait peut-être s’informer avant d’écrire un article plutôt que d’écouter les supers conseils des constructeurs.
    https://www.arvalis-infos.fr/systeme-fourrager-faut-il-aerer-ses-prairies–@/view-18144-arvarticle.html#2

    1. Bruno Giacobbé

      Bonjour Franck, merci pour ce commentaire. Je m’étais informé avant d’écrire cet article et j’avais pris connaissance de l’article d’Arvalis. Néanmoins, des essais menés par la chambre d’agriculture, et qui avaient fait l’objet d’un article dans le journal (http://www.gregoireagri.com/fp/26/604/paysanbreton271108.pdf), montraient des résultats différents de ceux d’Arvalis. Sur place, j’ai pu faire la connaissance d’Yves Hardi, ingénieur agronome indépendant, qui a confirmé (sans pour autant s’attendre aux miracles, on est d’accord) que le décompactage des sols ne pouvait être que bénéfique dans le cas d’une vieille prairie tassée. Un testeur de compaction des sols et bon coup de bêche montraient que la prairie en démo était compactée et asphyxiée.

      1. Franck

        La ce n’est pas qu’ARVALIS. Il y a la chambre d’agriculture et l’institut de l’élevage qui montrent, suite à des essais, que les outils d’entretien des prairies n’ont que peu d’effets bénéfiques sur la prairie.
        Il n’y a que le décompactage de prairies vraiment tassées qui est utile. Tous les autres outils qui promettent des hausses de rendement miracle jusque 10% n’ont jamais montré de tels résultats

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