Pour Dr Mickaël Martin, des GTV Bretagne, s’engager sur le chemin de la prévention est l’option prioritaire aujourd’hui sur la question de la gestion sanitaire. - Illustration Breizh Vet’ Tour : en route pour la prévention
Pour Dr Mickaël Martin, des GTV Bretagne, s’engager sur le chemin de la prévention est l’option prioritaire aujourd’hui sur la question de la gestion sanitaire.

Breizh Vet’ Tour : en route pour la prévention

Le Breizh Vet Tour 2016, rendez-vous pédagogique proposé par les vétérinaires, aborde l’indispensable approche préventive. Dr Mickaël Martin nous en parle.

Après les mammites, l’élevage du veau, les boiteries ou le tarissement, quel sujet est au menu de ce 6e Breizh Vet Tour ?  

Cette fois-ci, il s’agit de prendre encore du recul. Le rendez-vous n’est pas axé sur une pathologie ou une phase d’élevage particulière. Mais plus globalement sur la démarche préventive.   
Dans un contexte de crise du prix du lait, l’idée des vétérinaires est de rappeler qu’une des pistes de gain potentiel de marge et peut-être de sérénité dans les exploitations est d’anticiper les problèmes sanitaires. C’est aussi pourquoi cet événement a été rebaptisé le « Zen Vet Tour ».

Cette idée de mettre l’accent sur le préventif fait aussi écho au défi de l’élevage bovin quant à l’utilisation du médicament…  

Derrière notre message « Identifier, cibler, anticiper… », il y a une intention de réfléchir avec les éleveurs et de s’engager encore davantage pour répondre aux exigences du Plan Éco-antibio 2017 qui réclame une baisse progressive du volume d’antibiotiques utilisés en médecine vétérinaire. Mais aussi de s’adapter au nouveau contexte réglementaire depuis le décret d’application sorti en mai sur les conditions d’utilisation des molécules antibiotiques dites « critiques » qu’il faut réserver au maximum pour la médecine humaine : il n’est plus possible de les utiliser en première intention et leur prescription, très encadrée, doit impérativement être précédée d’un examen clinique, d’une enquête épidémiologique, d’une bactériologie et d’un antibiogramme… Une évolution qui a demandé aux vétérinaires de faire preuve de pédagogie pour accompagner ce changement de pratique.

Comment basculer d’habitudes « curatives » vers une approche réellement plus préventive ?

Dans une région comme la Bretagne, les producteurs de lait peuvent regarder du côté de leurs voisins éleveurs de porc ou de volaille. Les filières hors-sol ont de l’avance. Ces éleveurs ont, globalement, une culture plus développée de la démarche préventive et de la zootechnie. Cela se concrétise sur l’entretien et l’hygiène des bâtiments,  la conduite d’élevage, le recours à la vaccination… Il faut aujourd’hui emmener l’élevage bovin vers plus de rationalisation du travail autour du sanitaire et de la médecine vétérinaire. Cela est d’autant plus vrai qu’avec l’agrandissement des cheptels et la hausse de la production laitière à l’UTH, les gens ont de moins en moins le temps de faire du curatif, de soigner au cas par cas.   

À l’approche de l’hiver, le rendez-vous a été articulé en insistant sur deux pathologies très présentes sur le terrain à la mauvaise saison…

Cette année, nos deux heures de formation ludiques donnent encore plus de place au sketch interprété par les vétérinaires. Comme nous nous intéressons à la problématique des maladies infectieuses, l’histoire racontera la rencontre de deux éleveurs et de leur vétérinaire : l’un a des veaux souffrant de problèmes respiratoires récurrents, l’autre de diarrhées néonatales. Deux pathologies à la fois fréquentes et consommatrices d’antibiotiques. À partir de là, nous allons parler de la démarche à mettre en place pour bien utiliser le médicament et limiter à l’avenir son recours : examen (température, déshydratation, état de conscience, jetage, selles, anorexie, décubitus…) et diagnostic, étiologie c’est-à-dire identification du germe en cause, facteurs de risque (ambiance du bâtiment, regroupements d’animaux, hygiène, alimentation)…

Car le germe dans une pathologie n’est pas tout, il faut toujours prendre en compte l’ensemble des paramètres qui peut amener à l’expression de la pathologie dans l’élevage. Par exemple, 1 g de fèces d’un veau diarrhéique est assez riche en pathogènes pour contaminer 100 à 1 000 autres veaux. Ce repère insiste encore d’une part sur la nécessité d’isoler autant que possible un animal malade et d’autre part sur l’importance du nettoyage, de la détergence et de la désinfection des bâtiments. La prévention se construit au quotidien.

Dans votre département

De 10 h 30 à 13 h 30, conférence suivie d’un cocktail déjeunatoire. (Places limitées, parlez-en à votre vétérinaire). Gratuit.

  • Jeudi 1er décembre, salle de l’Arvest, à Pleyben (29) ;
  • Mardi 6 décembre, salle de la Maillette, à Locminé (56) ;
  • Jeudi 8 décembre, Palais des Congrès de Brézillet, à Saint-Brieuc (22) ;
  • Jeudi 15 décembre, salle du Zéphyr, Châteaugiron (35).


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article