aei-demo-echalote-1 - Illustration Échalote : les légumiers collectent proprement leurs paillages

Échalote : les légumiers collectent proprement leurs paillages

Tous les acteurs de la filière se mobilisent pour réduire les tonnages de déchets collectés à l’hectare suite à la production d’échalote. Et ça marche.

Après la récolte d’échalote traditionnelle, vient le moment de récupération pour recyclage des paillages. Une parcelle contient 200 kg de bâches en polyéthylène (poids de plastique déroulé avant plantation). Après récolte, le poids de paillage collecté oscille entre 300 kg et jusqu’à 1 700 kg, la moyenne s’établit à 770 kg », chiffre Claire Gouez, conseillère à la Chambre d’agriculture en zone légumière et basée à Saint-Pol-de-Léon. Comparée à l’année passée, la moyenne est en net recul, puisque 913 kg avaient été collectés en 2015 en moyenne. Les efforts de la filière paient, et les producteurs réalisent même de précieuses économies en recyclant des plastiques moins chargés en terre.

« Le traitement de ces déchets coûte aux légumiers 20 €/tonne collectée. L’objectif est cependant de réduire le volume à 500 kg/ha ». Du côté de Hubert Le Nan, président de la section nationale échalote, « deux issues s’offrent à nous pour limiter ces coûts de collecte : soit les cours du pétrole montent, et les déchets intéresseront les industries de recyclage, soit nous diminuons par de bonnes pratiques notre production de déchets plastiques ». C’est donc en prenant le sujet à bras-le-corps que la filière a choisi de traiter le sujet.

[caption id=”attachment_22409″ align=”aligncenter” width=”800″]Les machines ont été soumises à deux conditions : bonnes (au premier plan) ou difficiles (au second plan). Les machines ont été soumises à deux conditions : bonnes (au premier plan) ou difficiles (au second plan).[/caption]

Deux systèmes de récupération en essai

Cette différence de tonnage collecté à l’hectare est la résultante de pratiques différentes pour leur ramassage. « Suivant la façon de soulever les échalotes, mais aussi du moment de la journée ou la bâche est retirée, les résultats ne seront pas les mêmes. Ainsi, une collecte tôt le matin, avec un paillage mouillé aura tendance à faire coller les mottes de terre. À l’inverse, un ramassage
au plus près de la récolte des échalotes, en conditions sèches, limitera les déchets au sein du plastique (terre, végétaux) et le poids de paillage collecté au final », explique la conseillère. Pour en avoir le cœur net, une démonstration au champ de deux systèmes de récupération a eu lieu à Guiclan, chez Frédéric Mercier.

Au programme : le procédé de chez CM, comprenant le passage d’une souleveuse puis d’une enrouleuse, comparée au système de chez AEI technologie, basé à Landivisiau. Ce dernier soulève et enroule le plastique en un seul passage : la machine vient d’être améliorée au niveau du soulevage pour tenter de réduire le poids de paillage collecté. La démarche s’inscrit dans une dynamique menée par Adivalor sur l’amélioration des pratiques de collecte de déchets. Dans les deux cas, les machines ont été testées en conditions qualifiées de bonnes, puis en conditions plus difficiles avec présence de végétaux, comme des adventices.

Tonnages plus importants en conditions difficiles

L’enrouleuse AEI ramasse un total de 454 kg /ha de déchets sur la parcelle d’essai en bonnes conditions, contre 514 kg pour la machine CM. La différence est plus flagrante quand les conditions se dégradent : la différence atteint 30 %, respectivement de 1 049 kg pour l’AEI quand la CM ramasse 1 473 kg, soit autant de terre et de masse végétale en plus dans le ballot de plastique. Mais Claire Gouez prévient : « Le matériel peut permettre d’améliorer la qualité du paillage collecté, cependant les conditions dans lesquelles les machines sont utilisées influencent beaucoup le résultat. Le producteur a tout intérêt à travailler en conditions sèches, rapidement après le chantier de ramassage. L’avantage principal de la solution développée par AEI réside dans le fait qu’un seul tracteur est nécessaire à son utilisation, puisque le soulevage et l’enroulage se font en un seul passage. Le réglage de la tension du ballot est possible, et produit des rouleaux plus compacts, donc plus intéressants pour le transport. En revanche, seule une planche est débâchée à la fois ».

L’enrouleuse CM, qui intervient après soulevage, permet de retirer de 4 à 6 planches en même temps. C’est un équipement très répandu sur la zone légumière. D’un point de vue rendement en temps, les deux procédés sont aussi chronophages, à savoir 2 h 30 à 3 h pour un soulevage et enroulage de plastique avec les matériels CM, il en sera également de 2 à 3 heures avec l’outil AEI.


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