De droite à gauche : Marie-André Le Luherne, Jean-Marie Meunier, Frank Guéhennec et François Valy, de la FDSEA, sur l’exploitation du Gaec Jarno à Ploërmel. - Illustration La FDSEA demande de la solidarité
De droite à gauche : Marie-André Le Luherne, Jean-Marie Meunier, Frank Guéhennec et François Valy, de la FDSEA, sur l’exploitation du Gaec Jarno à Ploërmel.

La FDSEA demande de la solidarité

La situation laitière est très tendue. La vente de céréales n’apportera pas la bouffée d’oxygène espérée, faute de prix. La FDSEA interpelle les maillons de l’aval sur la situation critique des éleveurs.

« Les transformateurs ne sont pas conscients de la situation des agriculteurs. Quand on nous annonce 256 € aux 1000 litres de lait, on est à un point de rupture ». Frank Guéhennec, président du syndicat, considère qu’il ne faut rien lâcher, malgré les difficultés.

[caption id=”attachment_20852″ align=”aligncenter” width=”600″]De droite à gauche : Marie-André Le Luherne, Jean-Marie Meunier, Frank Guéhennec et François Valy, de la FDSEA, sur l’exploitation du Gaec Jarno à Ploërmel. De droite à gauche : Marie-André Le Luherne, Jean-Marie Meunier, Frank Guéhennec et François Valy, de la FDSEA, sur l’exploitation du Gaec Jarno à Ploërmel.[/caption]

« Nous avons rencontré ceux qui ne s’inquiètent pas vraiment de leurs approvisionnements en produits agricoles, ceux qui préfèrent le profit, ceux qui n’hésitent pas à aller chercher à l’étranger des marchandises produites avec des conditions moins contraignantes, ceux qui ont oublié comment et pourquoi ils s’étaient implantés en Bretagne et ceux qui rejettent toujours la faute sur la distribution : les transformateurs ».

Marges à mieux répartir

Les marges des maillons de l’aval augmentent alors que les prix agricoles ne cessent de baisser et que les prix à la consommation sont stables… Marie-André Le Luherne embraye : « J’ai vu, en GMS, cette semaine, du lait vendu à 1,31 € le litre ». Loin du prix payé au producteur. Frank Guéhennec reprend : « Une meilleure valorisation des produits ne pourra passer que par une réelle solidarité de l’amont à l’aval avec une juste répartition des marges. Sans cette solidarité, les entreprises agricoles à taille humaine vont  disparaître au profit d’unités de productions agricoles dont les capitaux n’appartiendront plus aux agriculteurs ». Chaque maillon a besoin des autres.

« Quand on voit que dans certains contrats, il est stipulé qu’un éleveur qui porte atteinte à l’image de la laiterie, en manifestant publiquement son mécontentement, par exemple, peut se voir refuser la collecte le jour suivant…, on est encore loin de la solidarité », s’offusque Jean-Marie Meunier.

Les manifestations n’ont pas été vaines

Les actions menées depuis plus d’un an ont, selon Frank Guéhennec, porté des fruits. « Le travail de fond réalisé sur l’étiquetage de la mention d’origine des produits et les pressions sur les négociations ont permis de sauver 40 à 50 € par tonne ». Il rappelle également la bataille qui a débouché sur une baisse de 10 points de cotisations sociales. On est encore loin du compte au vu des trésoreries exsangues.

« Nous travaillons actuellement sur le dossier “année blanche”. Sur le Morbihan, nous avons entamé une négociation collective de manière à ce qu’un maximum d’agriculteurs puissent en bénéficier ». Sur le moyen terme, le président du syndicat s’interroge :  comment reprendre la main ? Comment donner du poids au maillon production ?

Travailler sur des outils de gestion de crise

La future Pac pourrait donner quelques outils. « Il faut dès à présent proposer des pistes pour une Pac orientée vers des outils de gestion de crise. La future Pac doit  protéger l’élevage pour ne pas pénaliser encore une fois nos régions. Le projet doit être basé sur la valorisation de la production bretonne et française ». Permettre au maillon production de capter une part plus importante de la valeur ajoutée en quelque sorte.

Éleveurs français pénalisés ?

L’annonce de la Commission européenne d’allouer une enveloppe pour soutenir les éleveurs qui s’engagent à baisser leur production fait réagir Marie-André Le Luherne, chargée du dossier lait à la FDSEA. « D’où part-on ? De la fin des quotas ou de la situation à l’instant ? Beaucoup de pays voisins ont fortement augmenté leurs volumes ce qui n’est pas le cas en France car nous sommes passés des quotas aux contrats.

Oui, nous demandons de la régulation mais pas à tout prix et pas pour pénaliser encore plus les éleveurs français. La régulation doit être européenne et être particulièrement orientée sur les plus gros contributeurs qui continuent d’augmenter leur production et pèsent négativement sur le marché. L’enveloppe allouée pourrait simplement permettre à certains éleveurs de quitter dignement le métier. Un plan social en quelque sorte, comme on le voit dans d’autres secteurs d’activité en difficulté ». 


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