- Illustration Comprendre les bovins facilite les manipulations

Comprendre les bovins facilite les manipulations

Pour intervenir sur les bovins avec davantage de sécurité et d’efficacité, mieux vaut connaître leur comportement. Cela aide aussi à concevoir une contention adaptée.

La taille des élevages grandissant, s’attacher au comportement des animaux et à leur contention devient sans doute encore plus important aujourd’hui. Les interventions peuvent être plus fréquentes, le temps davantage compté, avec en parallèle une main- d’œuvre plus rare. « Pour travailler en sécurité et faciliter les manipulations, il faut d’abord comprendre les bovins », souligne Jean-Joseph Bercegeay, conseiller viande bovine Eilyps.

Lors de son intervention à l’assemblée générale de Gerbociv (groupement des éleveurs charolais d’Ille-et-Vilaine), le 7 juillet à Pacé (35), il a rappelé que les bovins sont gênés par les reflets lumineux et les contrastes. Et les couleurs vives ont tendance à les agresser. « Mieux vaut éviter les zones d’ombre sur le sol. Les rubans rouge et blanc ou les filets orange de chantier sont efficaces pour guider les animaux sur de courtes durées. » L’œil bovin met par ailleurs cinq fois plus de temps à s’adapter au changement de lumière que l’œil humain. Il faut donc être patient. À savoir aussi qu’un animal apeuré ne voit rien devant lui.

L’odorat bovin est également très sensible. « Dans un troupeau, les veaux retrouvent rapidement leurs mères grâce aux odeurs. » Les senteurs inhabituelles perturbent les animaux. « Ils s’habituent à l’odeur, à la voix de l’éleveur. » On peut par ailleurs utiliser la gourmandise des bovins pour leur apprendre à obéir. Du sel, des granulés peuvent être des récompenses.

Ni tâtonnement, ni effleurement

Pour toute manipulation, « il faut être attentif, calme et prudent. Les animaux ressentent l’état émotionnel de ceux qui les entourent. Mieux vaut approcher lentement, par le devant de l’animal, éviter les gestes brusques. Il faut également avoir un bâton avec soi pour établir un contact avec l’animal, le guider. Le contact doit être franc, sans tâtonnement, ni effleurement. Pour calmer l’animal, on peut poser la paume de la main sur l’épi dorsal : cela fonctionne. » Autre conseil : éviter d’isoler un bovin, il est préférable de lui laisser un contact visuel avec ses congénères. « Ils aiment être en groupe. »

Un critère pour la docilité

Aller voir son troupeau régulièrement permet de réduire le stress lors des manipulations. La présence à des périodes-clés est intéressante : à la naissance des veaux, au sevrage pour se faire réadopter par les animaux. On peut aussi les entraîner à passer dans le matériel de contention, cela réduit vraiment le stress ensuite. La docilité passe également par la sélection. L’agressivité est enregistrée lors des pesées et pointages. Les races charolaise, blonde d’Aquitaine et limousine disposent aujourd’hui d’index sur le critère comportement.

[caption id=”attachment_20616″ align=”aligncenter” width=”600″]Aller voir ses animaux régulièrement permet de réduire le stress lors des manipulations. La docilité passe également par la sélection sur le critère comportement, disponible sur les races charolaise, blonde d’Aquitaine et limousine. Aller voir ses animaux régulièrement permet de réduire le stress lors des manipulations. La docilité passe également par la sélection sur le critère comportement, disponible sur les races charolaise, blonde d’Aquitaine et limousine.[/caption]

De nouveaux gènes de maladies en Charolais

Depuis le lancement effectif de la technique à disposition des éleveurs en début d’année, 2 470 génotypages ont été réalisés en race charolaise. Sur la zone Evolution, 1 060 analyses ont été faites : 285 en mâles et 156 en femelles pour le schéma, et 182 en mâles et 439 en femelles à titre privé. « C’est un excellent démarrage. Les éleveurs voient l’intérêt de faire génotyper leurs animaux pour avoir des informations sur les facilités de naissance, la croissance, le développement musculaire et squelettique, l’aptitude au vêlage, à l’allaitement, le statut sans cornes et culard », note Antoine Caullery, spécialiste des races allaitantes chez Evolution.

Aujourd’hui, de nouvelles identifications de gènes liés à des maladies sont proposées dans le cadre des génotypages (et de manière rétroactive) : sur l’ataxie (maladie du système nerveux, 20 % des femelles porteuses du gène), la DEA (veaux sans poil et sans dent, cas rares) et le Blind (perte progressive de la vision, une mutation très présente en race normande). Le génotypage est pour le
moment réservé aux mâles inscrits ou inscriptibles, et aux femelles au minimum en VA4.


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