Quand un jeune Breton poste sur Facebook une photo d’un puissant tracteur réalisant des prouesses dans la belle campagne armoricaine, elle ne s’évapore pas dans les nuages, ce fameux « cloud ». Elle prend la diligence numérique pour filer à la vitesse de la lumière vers le nord du globe. Plus exactement à Lulea, en Suède. C’est là-bas en effet que la majorité des données européennes de ce réseau social sont provisoirement stockées. Un lieu idéalement situé pour refroidir à pas cher les puissants serveurs informatiques.
Une région géographiquement isolée qui a des idées a un avenir
Mais ce n’est pas la seule raison. Si Facebook a choisi d’installer ses processeurs à Lulea, c’est aussi parce que le roi des réseaux sociaux soigne son image verte. D’origine hydroélectrique, l’énergie utilisée par les ordinateurs est propre. C’est bien cela qu’a d’abord vendu le maire de la ville qui met en avant son électricité 100 % renouvelable. Cet argument écologique a séduit le géant américain. La performance du câblage numérique a fait le reste. Preuve qu’une région géographiquement isolée qui a des idées et qui surfe sur la demande a un avenir économique. Également éloignée des centres de consommation, la Bretagne n’en a pas moins d’atouts verts.
Même si la réglementation environnementale a été particulièrement douloureuse pour les agriculteurs ces 30 dernières années, elle a néanmoins contribué à faire de l’agriculture bretonne un des meilleurs élèves dans le domaine. Aujourd’hui, en matière de préservation de l’environnement, la région n’a rien à envier à ses concurrents français, européens et encore moins mondiaux. À l’image de Facebook, le réseau social des jeunes qui place l’environnement parmi ses valeurs fortes, l’agriculture a tout à gagner à jouer cette carte pour l’alimentation. C’est une attente forte des jeunes générations, c’est un devoir envers elles.
