Sébastien Louzaouen (à droite), a fait part de ses préoccupations au sous-préfet de Brest, Ivan Bouchier. - Illustration “Pourquoi autant de délais sur les dossiers ?”
Sébastien Louzaouen (à droite), a fait part de ses préoccupations au sous-préfet de Brest, Ivan Bouchier.

“Pourquoi autant de délais sur les dossiers ?”

Dans un bassin de production dynamique, la Chambre d’agriculture du Finistère a souhaité faire connaître au sous-préfet de Brest la conjoncture actuelle ainsi que ses attentes.

Nouvellement nommé en février dernier, le sous-préfet Ivan Bouchier a accepté l’invitation lancée par la Chambre d’agriculture. Il a été accueilli au Gaec Louzaouen, à Ploumoguer, où les productions agricoles ont été passées en revue.

Une fosse à lisier plutôt qu’un salaire

Face à une volatilité des prix importante, Sébastien Louzaouen explique sa situation au représentant de l’État. « Nous sommes en pleine difficulté depuis le début 2015. À cela, s’ajoute un amoncellement de normes : sur mon exploitation, je dois investir 60 000 € pour mettre aux normes le stockage des effluents. Les autres pays européens appliquent seulement les normes continentales… Ce montant investi représente plus d’un salaire annuel », explique le Jeune Agriculteur, qui aurait donc pu créer un emploi à la place de cet investissement. Ce à quoi Jean-Jacques Deniel, élu à la Chambre d’agriculture, ajoute que « le pays de Brest s’est doté de 114 stations de traitement de lisiers, sur les 268 que compte le Finistère, ce qui équivaut à 35 millions d’euros mis sur la table. Autant d’argent qui n’a pas été investi dans des fabriques d’aliment à la ferme par exemple ».

Frustré dans le rayon jambon

Pour la production porcine, David Louzaouen, producteur à Plouzané, dépeint un sombre tableau. « Nous travaillons dans le rouge depuis des mois. Alors que nous proposons une traçabilité irréprochable, car nous savons par quelles salles sont passés nos cochons. C’est frustrant quand on voit l’étiquetage en grande surface, et une des solutions passe par la mention de l’origine de la viande ». Cette frustration se ressent aussi dans l’instruction des dossiers, comme pour « les projets de méthanisation ou le délai est porté à 5 ans. Il nous manque l’ouvre-boîte qui fe-rait accélérer les choses, et diversifier le revenu des ex- ploitants », rappelle Jacques Jaouen, président de la Chambre régionale.

Une réalité que le sous-préfet comprend. Il conçoit que les choses doivent s’améliorer. Cette réalité, le représentant l’a aussi comprise à l’annonce des montants de retraites des anciens exploitants, « en moyenne de 700 € pour les hommes et de 580 € pour les femmes, pour une carrière complète », chiffre Anne-Marie Pronost, représentant les anciens exploitants. « Une non-reconnaissance pour des producteurs ayant travaillé toute leur vie. »


Tags :
Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article